samedi 28 mai 2016

Une fraîcheur retrouvée

Arrivée depuis un an et demi, Paulien Handy s'est imposée comme une évidence dans l'effectif bergeracois cette saison.

Pauline Handy commence à retrouver quelques repères
sur les situations offensives.
© Eva FG.
« Une joueuse qu'un coach apprécie avoir à ses côtés », selon le manager Michel Cassier, « une personne sur qui j'ai pu m'appuyer » selon son coach Sébastien Eyheramono. A ces simples mots, c'est la personnalité de Pauline Handy qui est résumée par ceux qui la côtoient le plus au sein du Bergerac Périgord Pourpre Handball.
Alors qu'elle n'a pas encore vingt-trois ans, la béarnaise d'origine n'a pas mis longtemps à s'imposer au sein de l'effectif du BPPH, et à y prendre une place prépondérante cette saison. Malgré son jeune âge, son expérience compte déjà.
Entrée en sport études à Talence dès la quatrième, elle y poursuit son parcours jusqu'en terminale. Surclassée en N3 dès ses seize ans à Oloron, son pays d'attache, en 2009, elle intègre vite Bordes, repassant par les jeunes avant de jouer en N2 puis N1 (2010-2013). Une blessure à l'épaule lui fait cependant vivre une dernière saison blanche...
Opérée, elle part ensuite une saison à Rennes (N1), puis à Bayonne (N2), où elle ne fait que six mois. Ce passage de deux ans et demi, entre blessures et mauvaises expériences en club, commence à être digéré par la joueuse, même si ces années n'ont pas été faciles à vivre...
« Dès mon entrée en sport étude, je me suis luxé l'épaule. Il aurait fallu une opération mais je devais attendre de finir ma croissance aussi. Cela m'a gêné, et j'ai mal vécu l'opération à vingt ans et la reprise », avoue Pauline Handy aujourd'hui. Surtout que cela intervient sur une période décisive, où la joueuse est en pleine possession de ses moyens et progresse alors très vite.
L'arrivée à Bergerac en décembre 2014 sonne donc comme un nouveau départ à prendre. « Le contact est de suite bien passé avec le président Eric Froin et Michel Cassier. J'ai d'abord fait deux semaines d'essais, j'ai vu un club très sérieux et qui me permettait de retrouver la N1 », explique-t-elle.
Preuve encore d'une joueuse qui a la tête sur les épaules, muée par une nature la poussant à toujours travailler plus, c'est la possibilité de trouver à Bergerac « un accompagnement entre les études et le sportif » qui finit de la motiver.

Le renouveau
Tout va ensuite très vite, avec les premiers matchs en N1 dès le mois de janvier, « même si j'avais besoin de me remettre en forme », reconnaît la joueuse. Elle évoluera ensuite avec la réserve, avant de gagner logiquement sa place dans l'équipe cet été, à la suite d'une préparation complète.
Malgré quelques absences inhérentes à son travail, ses études, et une petite blessure, elle a joué dix-sept matchs sur vingt-et-un cette saison, et notamment l'ensemble des rencontres à domicile. En prenant de plus en plus de place dans l'équipe, naturellement. Ses qualités défensives jouent pour elle.
Efficace dans le duel, puissante, constante, elle est la joueuse de base du coach sur le secteur de la défense. « Elle est très performante en défense, c'est une vraie combattante et je me suis beaucoup appuyé sur elle cette saison », développe Sébastien Eyheramono. Ce goût de la défense, sans chercher à le mettre plus en avant que le reste, la joueuse l'a toujours eu.
« Un duel, c'est une part de vice, c'est être plus malin que son adversaire, c'est aussi une question de fierté. Pour moi, défendre, c'est attaquer l'attaque », développe Pauline Handy. Ainsi, à grands renforts de « Repliez !! », cri qu'elle ne manque pas de lancer à ses coéquipières pendant les matchs, celle qui se fait surnommer « Potch » est devenue naturellement une valeur-sûre, un repère pour le BPPH en défense.

L'avenir
Reste le secteur « qui fâche », l'attaque. La longue blessure à l'épaule n'a pas aidé la joueuse sur ce domaine non plus. « Son tempérament, sa retenue créent un manque de confiance qui la bloque offensivement. Mais c'est une joueuse très sérieuse, qui cherche toujours à progresser, et on attend le déclic », juge Michel Cassier.
Le déclic, c'est sa capacité à retrouver des situations, ce qu'elle commence à faire de plus en plus, à prendre des tirs et à marquer. Pauline Handy le reconnaît elle-même : « Je retrouve des situations plus faciles en attaque en me mettant dans le duel, ce que je maîtrise plus facilement ».
De part son tempérament, et avec la blessure à l'épaule toujours présente dans la tête, c'est surtout mentalement qu'il faut passer un cap, pour confirmer et accélérer les récents progrès entrevus. « Il y a une différence entre prendre conscience que je peux le faire, et le faire sur le terrain », note le joueuse, toujours lucide et exigeante envers elle-même.
Pas de doute, à force de travail, Pauline Handy devrait passer ce cap comme elle a toujours passé les autres, elle qui est revenue à son niveau après avoir traversé quelques galères. Un bon signe pour l'avenir du BPPH, avec une jeune joueuse déjà expérimentée, qui retrouve ses moyens, et ne se voit pas partir de sitôt : « Je me vois à Bergerac sur du long terme, notamment par ce double projet sportif et professionnel que je mène », promet-elle.

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