Une défaite, des questions...

Largement battues à Bruguières, les bergeracoises se compliquent sportivement la saison, alors qu'elles ont aussi flanchées mentalement en Haute-Garonne.

A Bruguières, il n'y avait quasiment aucune autre issue que la victoire à envisager pour Bergerac. Le coach Sébastien Eyheramono et le manager du BPPH Michel Cassier avaient été clairs là-dessus. Il fallait commencer positivement une série de six matchs où l'objectif est de quatre victoires.

Dès les premiers instants du match, les joueuses paraissent répondre à l'urgence de la situation. Bergerac prend tout de suite les commandes de la rencontre (0-2, 2e), dans une entame plutôt équilibrée où chaque équipe se rend coup pour coup (6-6, 10e). « L'entame de match a été correcte, je me dis alors que l'on est au-dessus de nos adversaires. Ça tourne bien, on commence à récupérer des ballons en défense et à marquer en contre », avance Sébastien Eyheramono.

De fait, Bergerac s'envole même au score, alors que le coach lui-même avait prévenu avant le match qu'un scenario de ce type serait nécessaire pour s'imposer. Le score passe ainsi à 6-10 (10e) puis 7-13 (17e) en faveur de bergeracoises parfaitement dans les clous, emmenées par Fayemendy, quatre des sept buts de son équipe sur cette période.

Faillite collective

Mais alors, pourquoi tout se dérègle alors que la machine paraît fonctionner et se diriger vers la victoire ? C'est l'un des problèmes du BPPH cette saison, et il s'est renforcé ce samedi en apparaissant bien plus tôt que d'habitude.

Quelques rotations dans l'effectif et un temps-mort plus tard, et en six minutes les locales sont revenues totalement dans le match, en inversant la dynamique collective (14-14, 23e). La fin de la première période n'aide pas à se rassurer, les bergeracoises ont déjà perdu le fil du match (18-15 à la pause).

Pourtant, à la sortie des vestiaires, avec un seul but en cinq minutes, en l’occurrence pour Bergerac (un penalty de Fayemendy), l'hémorragie est stoppée. Mais alors que par trois fois le BPPH a des occasions de revenir au score, un nouveau tournant survient avec une exclusion temporaire pour Fofana.

Le début d'une longue chute. S'en suivent deux autres pénalités de deux minutes infligées à Saraïva puis Escos-Handy. Bergerac passe quasiment six minutes consécutives en infériorité numérique, bien trop pour rester dans le coup dans un match comme celui-là. « Il y avait déjà trop peu d'activité à six en défense, mais avec une joueuse de moins, on ne compense plus rien et on encaisse les buts », ne peut que constater Sébastien Eyheramono.

Bruguières se régale, récite son handball, et a fait un écart définitif (23-17, 41e). Bergerac fait un temps illusion en restant à six ou sept buts (27-21, 48e), mais le collectif n'y est décidément pas, l'envie non plus. Un nouveau 5-0 encaissé en cinq minutes scelle la victoire des bruguièroises (32-21, 53e).

Comment expliquer une telle contre-performance. Un problème de motivation ? Un problème d'envie, de leadership pour encourager une révolte au sein de cette équipe ? Une fragilité mentale, avec une équipe qui perd trop facilement pied dès lors qu'elle rencontre une difficulté ?

Bergerac était largement en tête après dix-sept minutes (7-13), mais s'est effondré sur les quarante-trois autres en encaissant un 29-13. « En face, elles n'ont rien fait de plus sur quarante-cinq minutes que sur le premier quart d'heure. Elles sont juste restées concentrées et dans leur handball en respectant leurs consignes », explique le coach bergeracois.

Avec une défaite finale de dix buts (36-26), Bergerac subit son plus lourd revers de ces deux dernières années. Mais au-delà des aspects sportifs, c'est bien le contenu et le comportement que Michel Cassier et Sébastien Eyheramono fustigent. Avec des mots forts, durs mais logiques envers leur groupe, et pour le manager une annonce qui devrait intervenir mercredi sur son éventuel départ.
Il faudra pourtant bien se ressaisir avec le début des matchs retour dès samedi contre Antibes. Sans Benzemour, de nouveau blessée au genou. Bergerac a encore la chance de compter deux matchs en retard pour l'aider à se sortir de ce mauvais pas. Encore faudra-t-il montrer un tout autre visage...

Sébastien Eyheramono : « On a pris une claque, c'est une grosse défaillance collective. On a manqué d'agressivité, de volonté. Dans l'état d'esprit et l'envie, on a été 0. C'est le pire match que j'ai coaché de ma vie, on n'a pas été une équipe, on n'a pas montré de motivation sur ce match ».

Bruguières – Bergerac

Mi-temps : 18-15

Score final : 36-26

Exclusions temporaires : Salesses (6e, 29e), Duffaut (41e), Ravise (56e) pour Bruguières. Chbira (21e, 23e), Fofana (35e), Saraïva (37e), Escos-Handy (40e) pour Bergerac.

Bruguières. Gardiennes : Hien, Tonello (cap.). Joueuses : Avinens (6), Biehler, Duffaut, Fargues (5), Lannes (3), Lasserre (4), Marrier (10), Ravise (1), Salesses (4), Zarone (3). Entraîneur : Alain Hatchondo.

Bergerac. Gardiennes : Ialomiteanu, Kangah (cap.). Joueuses : Benzemour (2), Boudjellal (2), Chbira, Dubau, Escos-Handy, Exposito (2), Fayemendy (8), Fofana (6), Lapajne (4), Saraïva (2). Entraîneur : Sébastien Eyheramono.

Le classement après onze journées

		Equipes	Pts	Joués	V	N	P	BP	BC	Diff
	1	Plan de Cuques	32	11	10	1	0	315	228	87
	2	Le Pouzin	29	11	8	2	1	302	246	56
	3	Bouillargues	24	10	5	4	1	257	232	25
	4	Antibes	23	11	5	2	4	290	298	-8
	5	Toulon B	22	11	5	1	5	275	285	-10
	6	Gardéen	20	11	4	1	6	264	287	-23
	7	St Étienne	20	11	4	1	6	238	258	-20
	8	Bruguières	19	11	3	2	6	289	305	-16
	9	Mios B → Bègles	17	10	4	0	6	218	233	-15
	10	Toulouse	17	11	3	0	8	250	269	-19
	11	Narbonne	17	11	3	0	8	245	290	-45
	12	Bergerac	15	9	3	0	6	238	250	-12

Les meilleures buteuses bergeracoises

	Marqueuses	Buts	Matchs	Buts/matchs
	Fofana	50	9	5,56
	Fayemendy	44	8	5,50
	Lapajne	36	7	5,14
	Exposito	25	9	2,78
	Boudjellal	20	9	2,22
	Saraïva	16	7	2,29
	Toualy	13	2	6,50
	Michel	11	6	1,83
	Dubau	8	6	1,33
	Benzemour	7	2	3,50
	Dumas	3	4	0,75
	Chbira	3	7	0,43
	Escos-Handy	2	7	0,29
	Alvarado	0	1	0,00