vendredi 15 janvier 2016

Les périgourdins en difficulté

Dans la poule B de Promotion de Ligue, aucun des quatre périgourdins n'est en sécurité à l'approche de la fin des matchs aller.

Mussidan, Bergerac C, Terrasson, Razac. Avec quatre équipes dans la même poule, pour deux voire trois descentes, s'il est possible que tout le monde se maintienne, il est impossible d'ignorer le risque de perdre un élément pour la Dordogne.
Et la première partie de saison n'a fait que confirmer cette tendance. Les quatre représentants périgourdins étant tous dans la deuxième partie de tableau. Parmi les raisons invoquées pour expliquer ces mauvais résultats, les problèmes d'effectifs paraissent présents dans les quatre clubs. Mais pas seulement. A Terrasson, promu cette année, à Bergerac, à Mussidan où Rachid Kerkri découvre la PL, on est aussi très surpris du niveau du championnat.
Avec encore une ou deux journées aller à disputer (Terrasson jouant le weekend prochain son match en retard de la dixième journée), il y a cependant encore du temps pour changer les tendances qui se dessinent. Les ambitions sont ainsi bien différentes pour chaque club.

Ils restent ambitieux
Pour Mussidan, actuellement 7e et le mieux classé des quatre, tout reste possible. Mais il va falloir d'abord stopper une mauvaise série de cinq défaites lors des sept dernières journées. « Je trouve que le niveau est très costaud dans cette PL depuis la refonte des championnats, il y a des bons joueurs partout, soit qui ont joué plus haut, soit des jeunes qui ne demandent qu'à progresser et à évoluer au-dessus », estime Rachid Kerkri.
Les mussidanais font tout de même une saison intéressante, avec en prime le parcours en coupe de France (cinquième tour), et en championnat quatre des cinq défaites avec un seul but d'écart. « On a perdu plusieurs matchs sur des détails, avec un effectif très variable, entre suspensions et blessures à des postes clés », regrette le coach.
Son effectif justement devrait se densifier lors des semaines à venir. La trêve a été profitable sur ce point, et a permis de tester de nouvelles choses. « Entre Lafaye, Valade, absent les six premiers mois, De Araujo, qui sera plus présent, et El Hamrani, cela fait quatre joueurs que l'on récupère. On va avoir un effectif plus étoffé et surtout plus équilibré. J'aime bien le nouveau visage de notre équipe, on espère faire beaucoup mieux sur cette deuxième partie », juge-t-il.
A Terrasson, malgré seulement deux victoires en neuf matchs, le discours reste également positif et ambitieux. La trêve, très chargée, en est la preuve. Terrasson veut se donner les moyens de jouer le haut de tableau. « On n'y était pas physiquement. On s'est réuni, et on a décidé d'insister sur la trêve pour se remettre en forme, avec beaucoup d'entraînements dont une semaine à quatre séances. Tout le monde a joué le jeu, on reste sur notre objectif de top 5 », annonce Ali Tabet.
Pourtant, la première partie de saison a été compliquée. Une statistique fait mal : le club est la plus mauvaise attaque de la poule, avec sept buts, et a même fini cinq de ses neuf matchs sans marquer. « On manque d'automatisme. En plus, on se crée toujours des occasions, mais on n'est pas assez réaliste », regrette le coach.
Promu l'an passé, il compte bien utiliser l'expérience accumulée en six mois pour faire mieux sur la phase retour : « La préparation d'avant-saison avait été compliquée, mais je pensais que l'expérience de nos joueurs compenserait. J'ai été surpris, car cette PL est très relevée, beaucoup d'autres équipes ont également dans leurs rangs des joueurs qui ont évolué plus haut. On espère maintenant lancer une nouvelle dynamique. Au complet, personne ne nous fait peur ».

Ils vont lutter
Le discours est différent du côté de Razac. Et pour cause. Après une défaite 2-1 à Terrasson, Razac s'était imposé lors de la deuxième journée à domicile. Rien d'alarmant alors. Mais depuis, l'équipe a subi une série noire de huit défaites en championnat. Les razacois sont derniers, avec la plus mauvaise défense de la poule, eux qui ont pris des buts dans chacun des dix matchs qu'ils ont disputé.
Et dans les discours, encore une fois, un problème d'effectif fait partie des arguments avancés par le président Paul Cialti : « On a cinq jeunes au club qui ont été longtemps absents sur la première partie de saison. Il y a toujours des absences, mais là elles se sont cumulées. Sur le dernier match, à part un joueur de dix-neuf ans, tous les autres avaient plus de trente ans ».
Pour aller au bout de la saison et lutter pour le maintien, c'est mentalement qu'il faudra que ce groupe soit solide. « On ne peut pas incriminer le coach, ni dans son discours ni dans sa motivation. C'est aussi une question de réussite, ça tient à peu de choses. Mais la chance, ça se provoque aussi. C'est un petit plus, un surplus d'énergie, de mental à mettre », note le président.
A Bergerac, le contexte est encore différent, le club étant l'un des seuls en Aquitaine à avoir une C en régional avec Villenave d'Ornon. « C'est un projet global, une envie du club de créer une étape supplémentaire pour nos jeunes dans leur processus de formation. Mais il s'agit pour la plupart de leur première ou deuxième année en senior, ce qui explique ces difficultés sur les premières parties de saison », explique Paul Maso, directeur sportif du BPFC.
Lors des dernières semaines de compétition, avant la trêve puis à la reprise avec un nul contre Saint Médard en Jalles (3e), des points positifs ont été relevés par le bergeracois : « On commence à être mieux physiquement, à être présent dans les duels, à cerner les enjeux de ce niveau ».
Si la progression des joueurs est ici plus importante que le résultat du weekend, des objectifs comptables sont de même fixés. Pour rester dans le projet du club, cette équipe se doit de se maintenir en régional. « Cette PL est montée de niveau, elle s'est densifiée depuis la réforme des championnats. On sait que le maintien sera difficile, on va batailler à six ou sept, et on va tout faire pour éviter une mauvaise surprise », rajoute Paul Maso.
Une mauvaise surprise, voilà ce que chacun veut éviter. Pourtant, au regard de la situation actuelle, alors que les quatre clubs affrontent ce dimanche des équipes de la première moitié de tableau, dont trois à l'extérieur, au moins une descente d'un périgourdin paraît inéluctable en fin de saison... Qui en sera victime ?...

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