lundi 18 janvier 2016

Le BPPH a du caractère

Après un match totalement manqué à Bruguières, les bergeracoises ont su réagir face à Antibes en montrant le visage d'une équipe soudée et déterminée.


En défense comme en attaque, c'est par le collectif
que Bergerac a dominé Antibes.
© Philippe Greiller.
A domicile face à Antibes, le BPPH n'avais qu'une seule issue possible samedi soir : la victoire. Il fallait se rattraper du match totalement manqué à Bruguières, retrouver le goût de la victoire pour ne pas se mettre dans une spirale négative. Et surtout, montrer par les actes sur le terrain ce qui s'était dit entre les joueuses et le staff dans la semaine, lors d'une mise au point mercredi.
Le contrat aura été parfaitement rempli face à des azuréennes très vite dépassées. L'envie et la détermination sont clairement du côté du BPPH, qui se détache d'entrée, en mettant plus de vitesse, plus de folie dans ce début de match. En moins de cinq minutes, le score est déjà de 5-0, et Fabrice Blonbou, coach d'Antibes, est contraint de poser son premier temps-mort.

A l'envie
Un coaching efficace pour les antiboises, qui marquent derrière leurs deux premiers buts, Bonche réalisant pour sa part ses deux premiers arrêts. Dans les buts de Bergerac Ialomiteanu est efficace avec cinq arrêts en quelques minutes, permettant à son équipe de rester en tête dans un match rythmé, spectaculaire, et qui s'est rééquilibré (7-5, 14e).
Bergerac propose un handball encore jamais vu à Louis Aragon cette saison. Le type de handball qu'attendaient le coach et le manager Michel Cassier après la mise au point de la semaine. C'est un vrai collectif qui est en train de dominer Antibes. Plus d'enchaînements, plus de solidarité, plus de valeurs collectives.
Lorsqu'Antibes écope de la première exclusion temporaire du match, Bergerac en profite pour marquer deux buts sans en encaisser (11-7, 20e). Dans la foulée, l'infériorité numérique subie suite à une exclusion temporaire de Fayemendy est bien gérée elle-aussi, avec deux buts marqués pour un seul encaissé.
Tout n'est pas parfait, mais la copie proposée est suffisante pour garder Antibes a deux buts au minimum, et même se détacher juste avant la pause (15-9, 25e). Seul petit bémol, les dernières minutes mal gérées, qui permettent aux visiteuses de faire un rapproché au score avant de rentrer aux vestiaires (16-12, 30e). « On a encore du mal à gérer certains temps faibles, où l'on veut porter le danger seul au lieu justement de retrouver du collectif », juge Sébastien Eyheramono.
Mais à l'image de son entame de match, Bergerac commence pied au plancher sa seconde période, et fait un nouvel écart, qui semble définitif, tant l'équipe affiche une réelle détermination, une force supplémentaire dans ce match (20-13, 34e).
Pour casser cette dynamique, alors qu'il reste encore vingt-cinq minutes à jouer, Fabrice Blonbou pose un temps-mort, et prend une décision tactique forte, à l'image de ce match un peu fou dans son intensité, dans le rythme et l'envie imprimés par les deux collectifs. Alors que les deux équipes sont à égalité numérique, il tente le pari de faire tourner sa gardienne avec la chasuble, en l’occurrence Hamiti.

Un soulagement
Pari en partie gagnant, car Bergerac se précipite souvent sur ses récupérations de balle et n'en profite pas pour marquer. Mais pari également en partie perdant, car après trois minutes d'adaptation qui permettent à Antibes de revenir (20-16, 18e), les bergeracoises repartent de l'avant, dans le sillage de Fayemendy en attaque (huit buts), et de Ialomiteanu dans ses buts, royale avec vingt-deux arrêts sur l'ensemble du match. « Le coup de la chasuble m'a vraiment surpris. On a eu du mal à le gérer, il faut pousser les ballons pour obliger la joueuse à aller elle-même dans les buts sans laisser le temps de faire le changement », résume après coup le technicien bergeracois.
Malgré ce temps d'adaptation, logique aussi tant cette tactique est peu souvent vue, dans les moments-clés, les rouges et jaunes font à chaque fois la différence. Bonne gestion des inégalités numériques, efficacité derrière les temps-morts posés par Sébastien Eyheramono, réalisme devant le but. Lorsque la gardienne Ialomiteanu profite de la chasuble pour marquer depuis sa zone, le public s'enflamme, et Bergerac assure quasiment sa victoire (29-23, 52e).
Avec une meilleure gestion de sa fin de match que lors de ses dernières sorties à domicile, Bergerac sait que la victoire est là. Tout n'aura pas été facile, le sentiment de peur de gagner, de friabilité sera revenu par moment sur la fin de match, mais la victoire est là. Seul petit regret : les trois buts encaissés dans les deux dernières minutes, qui donnent un succès moins large que possible.
Mais l'essentiel était ailleurs. Après la déconvenue à Bruguières, Bergerac a su relever la tête, et devant son public, montrer le visage d'une équipe soudée, qui ne lâchera rien, et qui est bien déterminée à montrer sa vraie valeur.
La joie des bergeracoises après cette victoire si importante.
© Philippe Greiller.
© Philippe Greiller.
Sébastien Eyheramono : « L'état d'esprit a changé. Combativité, agressivité, solidarité. Avec ces trois ingrédients, on a 50 % de chance de gagner un match, sans, c'est 0 %. Pour la première fois, j'ai vu une vraie équipe, dès l'échauffement. On fait une bonne entame, notre jeu d'attaque est un vrai point positif. On a joué vers l'avant, en mettant des intentions, en se projetant vite. Après, en deuxième mi-temps, malgré l'écart, on a maintenu le groupe sous pression pour justement continuer à jouer, et éviter nos erreurs passées. Il faut aussi adresser une mention spéciale à Mihaela Ialomiteanu qui a fait un super match ».
Fabrice Blonbou : « Dans notre jeu, nos montées de balle, on n'a pas été assez performant. On a mis du volume, mais pas assez. Et on n'a pas été assez rigoureux, ce qui a justement été le secteur où nos adversaires ont été performantes. Sur l'entame de match, on savait que Bergerac aurait envie de démarrer fort, mais on s'est un peu posé en victime. Sur le reste, on a su stabiliser l'écart, on a parfois proposé des choses différentes, on les a amenés où on voulait, mais trop sporadiquement. Et on a fait aussi des petites erreurs, quelques choix un peu absurdes... On a payé ça cher, alors qu'on avait annoncé qu'il faudrait l'éviter face à une équipe qui a plus d'expérience que nous ».

Bergerac – Antibes

Mi-temps : 16-12
Score final : 31-28

Exclusions temporaires : Fayemendy (20e), Saraïva (37e), Exposito (41e), Escos-Handy (51e), Boudjellal (60e) pour Bergerac. Gomis (18e), Margerit (33e), Crespin (58e) pour Antibes.

Bergerac. Gardiennes : Ialomiteanu (22 arrêts, 1 but), Kangah (cap.). Joueuses : Boudjellal (4), Chbira (3), Dubau (2), Escos-Handy, Exposito (4), Fayemendy (8), Lapajne (6), Saraïva (3). Entraîneur : Sébastien Eyheramono.

Antibes. Gardiennes : Bonche (cap.) (6 arrêts), Kimmoun (5 arrêts). Joueuses : Audoin, Bel (3), Chardon (3), Chassaing (2), Crespin (5), Gomis (4), Hamiti (5), Karupovic (2), Kondjingo-Thomas, Margerit (4). Entraîneur : Fabrice Blonbou.

Le classement après douze journées














Equipes Pts Joués V N P BP BC Diff

1 Plan de Cuques 35 12 11 1 0 342 248 94

2 Le Pouzin 30 12 8 2 2 325 271 54

3 Bouillargues 25 11 5 4 2 280 256 24

4 Toulon B 25 12 6 1 5 303 312 -9

5 Antibes 24 12 5 2 5 318 329 -11

6 St Étienne 23 12 5 1 6 262 281 -19

7 Gardéen 21 12 4 1 7 291 315 -24

8 Toulouse 20 12 4 0 8 277 294 -17

9 Mios B → Bègles 20 11 5 0 6 243 256 -13

10 Bruguières 20 12 3 2 7 314 332 -18

11 Bergerac 18 10 4 0 6 269 278 -9

12 Narbonne 18 12 3 0 9 265 317 -52












Les meilleures marqueuses bergeracoises







Marqueuses Buts Matchs Buts/matchs

Fayemendy 52 9 5,78

Fofana 50 9 5,56

Lapajne 42 8 5,25

Exposito 29 10 2,90

Boudjellal 24 10 2,40

Saraïva 19 8 2,38

Toualy 13 2 6,50

Michel 11 6 1,83

Dubau 10 7 1,43

Benzemour 7 2 3,50

Chbira 6 8 0,75

Dumas 3 4 0,75

Escos-Handy 2 8 0,25

Ialomiteanu 1 7 0,14

Alvarado 0 1 0,00

Kangah 0 9 0,00






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