vendredi 27 novembre 2015

« Le football m'a permis de me construire »

A 33 ans, Bachir Koucha connaît à Sarlat sa deuxième expérience d'entraîneur, et continue de se donner à 100 % pour un football qui le passionne.

A 33 ans, la carrière de Bachir Koucha est déjà bien remplie. Déjà dix-sept ans qu'il a fait ses premiers pas en seniors, à seulement seize ans, à Terrasson. Des expériences au plus haut niveau à Brive (CFA) et Blois (CFA2), un quart de finale de coupe de France disputé, éducateur, entraîneur senior, c'est avec expérience et légitimité que le sarladais parle de football.
Pourtant, Bachir Koucha n'a commencé à pratiquer le sport le plus populaire de France que tardivement : « J'ai commencé à Terrasson à treize ans et demi. Puis tout de suite, après trois ans en jeunes, j'ai sauté les U18 et j'ai de suite joué avec la DHR ».

Une belle carrière
S'en suit un départ rapide à Brive. Après une petite période entre les U17 et la réserve en DH, celui qui est encore un jeune joueur intègre la CFA2, et connaît une montée en CFA. Il passe sept ans à Brive. Celui qui est aujourd'hui reconnu pour ses qualités défensives de combattant est alors attaquant.
C'est Frédéric Hantz, qui est alors un jeune entraîneur, qui le fait changer de poste et l'installe latéral gauche. Un entraîneur dont on connaît les succès futurs, et une chance parmi d'autres pour Bachir Koucha de croiser un technicien hors-pair : « J'ai eu la chance de croiser beaucoup d'entraîneurs, comme Tihi, Marlot (ensuite adjoint de Papin à Lens, NDLR) ou Hantz bien sûr à Brive, mais aussi Slijepcevic à Blois », reconnaît-il volontiers.
L'un de ses grands souvenirs reste évidemment l'aventure de la coupe de France lors de la saison 2003-2004, sous les ordres de Frédéric Hantz, qui partira ensuite dans le monde professionnel. Quatre équipes professionnelles se rendent successivement à Brive. Après avoir éliminé Lorient et Nancy, tous deux en D2, c'est le grand Auxerre de Guy Roux, Cissé, Boumsong, Mexes, Kalou et consorts qui est battu.
Bachir Koucha et ses coéquipiers ne sont sortis que par le futur vainqueur et deuxième du championnat, le PSG de Heinze, Letizi, et Pauleta. « Ce sont mes plus beaux souvenirs footballistiques. Ce parcours en coupe de France, c'est une aventure sportive et humaine extra », se remémore le sarladais avec émotion.

Joueur ou coach ?
Parti de Brive, il fait une saison à Sarlat, puis tente sa chance à Blois, quand après un an seulement, des obligations personnelles le font revenir en Périgord. C'est alors tout naturellement que Bachir Koucha signe de nouveau à Sarlat, pour ne plus jamais quitter le club. Comme joueur, comme éducateur, comme entraîneur de 2012 à 2014, et désormais comme entraîneur-joueur.
Bachir Koucha a de toute façon toujours navigué entre l'univers du terrain et celui du banc de touche. « J'ai encadré des jeunes toute ma carrière dans les clubs où j'ai joué, dès l'âge de dix-sept ans à Brive. J'ai appris le métier, passé mes diplômes, pris de l'expérience. Longtemps, je me suis demandé si le coaching ne me plaisait pas plus que de jouer », explique-t-il.
Mais son expérience de coach en senior à Sarlat, de 2012 à 2014, ne se finit pas très bien. A l'été 2014, Bachir Koucha est même sur le départ. C'est l'arrivée de Bruno Steck sur le banc de touche qui change la donne. « On a tout remis à plat avec les dirigeants et le coach, que je remercie beaucoup. Il a été important, il m'a redonné goût au football ». Redevenu joueur l'an dernier, la situation de Bachir Koucha évolue encore cet été.
Car Sarlat a besoin d'un nouvel entraîneur. Et pour un club au budget limité, une solution en interne est l'idéal. Même si tout n'a pas été simple pour Bachir Koucha : « J'avais réussi à faire le vide, a retrouvé du plaisir après ma dernière expérience, je ne voulais pas forcément recommencer. Mais je devais bien ça au club. Sarlat m'a aidé à me construire, à avancer. Et on est sur un projet de jeunes, ce qui rejoint mon rôle de responsable de l'école de foot », précise-t-il.
Mais pour assurer une certaine continuité dans l'effectif, Bachir Koucha reste également joueur. Une double fonction qui n'est pas courante, surtout à ce niveau-là, et avec laquelle il doit jongler au quotidien. Ses qualités d'homme aident beaucoup pour faire le lien. « Mes qualités sont ma grinta, ma motivation, le fait de ne rien lâcher. Que l'on s'entende tous ou pas dans une équipe, je ne peux pas cautionner que l'on ne se donne pas à 100 % », résume-t-il.
Des valeurs qui transpirent chez le joueur, le coach, mais aussi l'éducateur d'un club de Sarlat pour lequel il fait beaucoup. Pour lui, « avoir des équipes de jeunes performantes est très important, surtout pour un club comme nous. On fait un gros travail, et je ne remercierais jamais assez le boulot que font les éducateurs bénévoles, ils sont essentiels au club », conclut le coach avec humilité et sens du collectif.

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