Les bergeracoises n'ont jamais pu se défaire de la défense trélissacoise, hermétique jusqu'au bout. © Sylvain Desgroppes. |
TFC
– BPFC, un derby féminin bien connu. Depuis plusieurs saisons, les
deux équipes périgordines qui évoluent au plus haut niveau
régional ont pris l'habitude de s'affronter. Une fois de plus, elles
se sont retrouvées face à face dès le début de la coupe de
France. Le treizième derby depuis la saison 2014-2015. Bergerac
avait ainsi pour objectif de prolonger sa série en cours de douze
matches sans défaite.
Lors
des trois saisons précédentes, les deux équipes s'étaient
rencontrées notamment à cinq reprises en coupe, à chaque fois à
Trélissac, pour cinq qualifications de Bergerac, dont trois fois aux
tirs au but. Mais cette année, c'est en faveur des périgourdines
que la rencontre aura basculé au bout du suspense. Bergerac n'aura
jamais pu faire tourner le match en sa faveur, quand Trélissac aura
fait montre d'une discipline tactique et d'une abnégation à toute
épreuve.
Un
jeu de duels
Le
début de match est d'ailleurs en faveur des locales, qui installent
un bloc haut, un pressing efficace, et qui gênent considérablement
le développement du jeu bergeracois grâce à une bonne présence
dans les duels en milieu de terrain. « On ne voulait pas partir sur
un bloc bas, subir tout le match aurait fini par être compliqué.
L'envie des filles a fait que l'on a joué haut, mais on ne peut pas
tenir quatre-vingt-dix minutes ainsi », explique Paul Charron.
Les
minutes passent, et progressivement, les forces s'équilibrent puis
s'inversent. Tout d'abord parce que Bergerac trouve des solutions. «
On a été gêné au départ, puis on a su s'adapter pour proposer du
jeu et les faire reculer », fait ainsi remarquer le coach Serge
Pialat. Mais si le TFC recule, c'est aussi de son propre chef. « On
leur a laissé le ballon et on a mis en place un bloc bas, en sachant
que Bergerac aime normalement évoluer en contre avec sa vitesse »,
confirme Paul Charron.
Joueuse
expérimentée de la défense, la libéro Ludivine Homedes a conduit
ce changement. « On a préféré reculer pour ne pas se prendre de
contres, car elles commençaient à trouver des intervalles »,
admet-elle. C'est en effet suite à une première montée de balle
couloir droit et un corner obtenu que Bergerac se crée sa première
occasion, le coup de pied arrêté, mal dégagé, atterrissant dans
les pieds de Stetic à l'entrée de la surface. Sa frappe sur
l'équerre refroidit le TFC (10e)...
C'est
le début d'une forte domination des visiteuses. Martin percute,
rentre plein axe, et décoche une frappe passant de peu au-dessus
(13e). Puis c'est Chaboisseau qui est servie au point de penalty mais
qui tarde à armer la demi-volée après son contrôle (15e). Les
corners et autres centres s'enchaînent, comme sur des débordements
de Camus côté gauche, dont le centre au premier poteau manque
d'être repris par Carrié (15e), et dont le centre en retrait ne
trouve personne (21e).
Loin
de se cacher derrière un éventuel manque de réussite, Serge Pialat
est conscient des limites offensives de son équipe : « Ce qui nous
manque, c'est d'être des tueuses dans la zone de vérité. On fait
preuve de maladresse, on manque de présence parfois, on manque aussi
de détermination totale dans les derniers gestes ». « Elles n'ont
pas marqué sur leur temps fort, on sait comment cela se passe dans
ce genre de cas », note de son côté Paul Charron.
Le
coach trélissacois a vu son équipe se sortir, même difficilement,
de ce mauvais passage. Le dernier quart d'heure de la première
période est un peu plus équilibré. Le rythme a baissé, et si les
trélissacoises n'arrivent toujours pas à s'approcher du but de
Claret, elles sont beaucoup moins mises en danger. « On n'a pas
assez mis de vitesse dans notre jeu », avance le coach du BPFC.
C'est donc dos à dos que les deux équipes rejoignent les
vestiaires.
Bergerac
impuissant
A l'image de Lebled qui a trouvé la transversale en fin de match, le BPFC a dominé, a tenté, mais a pêché dans le dernier geste. © Sylvain Desgroppes. |
Si
Trélissac, dans son plan de jeu du jour, n'a quasiment aucune chance
de pouvoir marquer, la défense tient le choc, et le scénario qui
s'écrit est finalement celui souhaité... Faire durer le match un
maximum de temps avec ce score de 0-0, et tenter d'amener
l'adversaire aux tirs au but. Ce qui ne peut se faire qu'avec une
discipline de tous les instants d'un point de vue tactique. Le quart
d'heure de la pause aura été mis à profit en ce sens par Paul
Charron.
«
On a tout d'abord rappelé que l'on ne pourrait réussir quelque
chose que si l'on restait ensemble. Sur le plan tactique, il fallait
que nos ailières resserrent le bloc défensif, car Bergerac aime
venir jouer entre les lignes », abonde le technicien. C'est
débordantes d'envie que ses joueuses reviennent sur le terrain. Un
peu trop même. L'intensité monte clairement d'un cran, les fautes
s'enchaînent et les cartons sont de sortie.
Bergerac
ne parvient plus à trouver d'espace, et se met à déjouer et à
commettre des erreurs techniques, par précipitation, par nervosité
également. La première situation intervient par une accélération
de Stetic, joueuse clé dans l'orientation du jeu. Cette dernière
décale Chaboisseau, qui lui remet dans la surface. Dos au but, elle
glisse le ballon en retrait à Zaïda, dont la reprise de volée
passe à côté (59e).
Comme
en première période, Trélissac a tenu un temps puis commence à
baisser le pied, l'heure de jeu arrivant. Sur un corner venant de la
droite, Bergerac pense trouver la délivrance. Taule hérite du
ballon au second poteau, a le temps de contrôler avant de déclencher
une lourde frappe, sauvée sur sa ligne par Homedes, alors
qu'Hillairet était battue (61e). Conséquence immédiate, le bloc
local descend encore d'un cran.
«
Ça a été compliqué, car on a mal maîtrisé l'articulation du
bloc en milieu et en attaque, et que notre adversaire est parvenu à
jouer entre les lignes. On a subi ce jeu-là », reconnaît Ludivine
Homedes. Bergerac a largement la possession face à une équipe de
Trélissac qui se contente de jouer de longs ballons et ne dépasse
plus la ligne médiane. Mais le jeu des filles de Serge Pialat est
désordonné, et manque d'inspiration dans les trente derniers
mètres.
«
On n'a pas assez mis d'agressivité non plus. Un derby reste un
derby, et c'est encore plus le cas en coupe, si on met moins d'envie
dans les duels, ça se paie », lance Julie Masdupuy, milieu de
terrain bergeracoise. Son équipe est en panne alors que se profile
la fin de match. Sur une percussion plein axe, Lebled est tout de
même bien décalée à l'angle droit de la surface. Mais sa frappe
termine sur la barre transversale (86e).
À
force de trop reculer, Trélissac peut-il le payer ? C'est un risque
à prendre, que défend Paul Charron. « Il faut savoir ce que l'on
veut et ce que l'on vaut. On s'en est rendu compte à deux minutes de
la fin, on est monté, et on a pris un contre sur lequel elles ont eu
leur plus grosse occasion », évoque-t-il. Sur un coup-franc
lointain de Marcon, Bergerac a en effet placé un contre qui aurait
pu être décisif.
Une
suite de duels gagnés à l'entrée de la surface, une sortie de
balle rapide plein axe, une projection en nombre, et au cœur de la
surface, c'est Soares qui hérite du ballon. Seule face à Hillairet,
elle croise trop sa frappe (89e). Trélissac s'en sort indemne, et à
la loterie des tirs au but, cette fois, c'est Meg Hillairet qui
réalise deux parades. La capitaine De Sousa conclut avec le tir au
but vainqueur et envoie son équipe au prochain tour.
Paul Charron : « Il fallait être costaud dans les duels, solidaire, s'arracher, même si la fatigue a fait que l'on a reculé en deuxième période. On savait ce que l'on devait faire, même si offensivement on n'a pas existé, et on a emmené ce match aux tirs au but. Cela faisait trois séances consécutives que l'on perdait contre elles, mais on a aussi une gardienne qui a mûri, qui a progressé, et on se disait bien que cette série allait prendre fin ».
Serge Pialat : « On n'a pas trouvé la clé, notamment en seconde période, pour poser notre jeu, en passant par les couloirs, en mettant plus de rythme... Cette série que l'on avait dans les derbys est terminée, on va repartir sur autre chose. Cette défaite va aussi nous permettre de nous remettre en question, pour continuer de travailler. C'est un avertissement pour le reste de la saison, quoi que l'on fasse, on n'est jamais arrivé au bout ».
Trélissac – Bergerac
Mi-temps : 0-0
Score final : 0-0 (4 tab à
3)
Buteuses : 0
Avertissements :
Carbonniere (56e), Frémont (68e), Homedes (71e) pour Trélissac.
Chouet (75e) pour Bergerac.
Expulsion : 0
Trélissac
: Hillairet – Simon, Homedes, Frémont, Marcon – De Sousa
Ferreira (cap.) – Archer, Akduz – Ferrier, Mallet, Sudrie.
Entraîneur : Paul Charron. Entrées en jeu : Carbonniere, Pujol,
Thomasson.
Bergerac
: Claret – Martin, Taule, Cerdan, Goubie – Masdupuy, Stetic –
Chaboisseau, Carrié (cap.), Camus – Zaïda. Entraîneurs : Serge
Pialat, assisté de Thierry Duponteil. Entrées en jeu : Chouet,
Lebled, Soares.
Bonjour,
RépondreSupprimerJe pense que les joueuses du Trélissac Football Club ont montré du beau jeu lors de cette rencontre. D’ailleurs, j’ai été conquis par la performance de Ludivine Homedes. Elle est le cœur de cette défense trélissacoise.