mardi 9 octobre 2018

Trélissac renverse les pronostics

Pourtant sur une série noire dans les derbys, Trélissac est allé chercher sa victoire aux tirs au but, dans une rencontre que Bergerac n'a pas su faire basculer.

Les bergeracoises n'ont jamais pu se défaire
de la défense trélissacoise, hermétique jusqu'au bout.
© Sylvain Desgroppes.
TFC – BPFC, un derby féminin bien connu. Depuis plusieurs saisons, les deux équipes périgordines qui évoluent au plus haut niveau régional ont pris l'habitude de s'affronter. Une fois de plus, elles se sont retrouvées face à face dès le début de la coupe de France. Le treizième derby depuis la saison 2014-2015. Bergerac avait ainsi pour objectif de prolonger sa série en cours de douze matches sans défaite.
Lors des trois saisons précédentes, les deux équipes s'étaient rencontrées notamment à cinq reprises en coupe, à chaque fois à Trélissac, pour cinq qualifications de Bergerac, dont trois fois aux tirs au but. Mais cette année, c'est en faveur des périgourdines que la rencontre aura basculé au bout du suspense. Bergerac n'aura jamais pu faire tourner le match en sa faveur, quand Trélissac aura fait montre d'une discipline tactique et d'une abnégation à toute épreuve.

Un jeu de duels
Le début de match est d'ailleurs en faveur des locales, qui installent un bloc haut, un pressing efficace, et qui gênent considérablement le développement du jeu bergeracois grâce à une bonne présence dans les duels en milieu de terrain. « On ne voulait pas partir sur un bloc bas, subir tout le match aurait fini par être compliqué. L'envie des filles a fait que l'on a joué haut, mais on ne peut pas tenir quatre-vingt-dix minutes ainsi », explique Paul Charron.
Les minutes passent, et progressivement, les forces s'équilibrent puis s'inversent. Tout d'abord parce que Bergerac trouve des solutions. « On a été gêné au départ, puis on a su s'adapter pour proposer du jeu et les faire reculer », fait ainsi remarquer le coach Serge Pialat. Mais si le TFC recule, c'est aussi de son propre chef. « On leur a laissé le ballon et on a mis en place un bloc bas, en sachant que Bergerac aime normalement évoluer en contre avec sa vitesse », confirme Paul Charron.
Joueuse expérimentée de la défense, la libéro Ludivine Homedes a conduit ce changement. « On a préféré reculer pour ne pas se prendre de contres, car elles commençaient à trouver des intervalles », admet-elle. C'est en effet suite à une première montée de balle couloir droit et un corner obtenu que Bergerac se crée sa première occasion, le coup de pied arrêté, mal dégagé, atterrissant dans les pieds de Stetic à l'entrée de la surface. Sa frappe sur l'équerre refroidit le TFC (10e)...
C'est le début d'une forte domination des visiteuses. Martin percute, rentre plein axe, et décoche une frappe passant de peu au-dessus (13e). Puis c'est Chaboisseau qui est servie au point de penalty mais qui tarde à armer la demi-volée après son contrôle (15e). Les corners et autres centres s'enchaînent, comme sur des débordements de Camus côté gauche, dont le centre au premier poteau manque d'être repris par Carrié (15e), et dont le centre en retrait ne trouve personne (21e).
Loin de se cacher derrière un éventuel manque de réussite, Serge Pialat est conscient des limites offensives de son équipe : « Ce qui nous manque, c'est d'être des tueuses dans la zone de vérité. On fait preuve de maladresse, on manque de présence parfois, on manque aussi de détermination totale dans les derniers gestes ». « Elles n'ont pas marqué sur leur temps fort, on sait comment cela se passe dans ce genre de cas », note de son côté Paul Charron.
Le coach trélissacois a vu son équipe se sortir, même difficilement, de ce mauvais passage. Le dernier quart d'heure de la première période est un peu plus équilibré. Le rythme a baissé, et si les trélissacoises n'arrivent toujours pas à s'approcher du but de Claret, elles sont beaucoup moins mises en danger. « On n'a pas assez mis de vitesse dans notre jeu », avance le coach du BPFC. C'est donc dos à dos que les deux équipes rejoignent les vestiaires.

Bergerac impuissant
A l'image de Lebled qui a trouvé la transversale en fin de match,
le BPFC a dominé, a tenté, mais a pêché dans le dernier geste.
© Sylvain Desgroppes.
Si Trélissac, dans son plan de jeu du jour, n'a quasiment aucune chance de pouvoir marquer, la défense tient le choc, et le scénario qui s'écrit est finalement celui souhaité... Faire durer le match un maximum de temps avec ce score de 0-0, et tenter d'amener l'adversaire aux tirs au but. Ce qui ne peut se faire qu'avec une discipline de tous les instants d'un point de vue tactique. Le quart d'heure de la pause aura été mis à profit en ce sens par Paul Charron.
« On a tout d'abord rappelé que l'on ne pourrait réussir quelque chose que si l'on restait ensemble. Sur le plan tactique, il fallait que nos ailières resserrent le bloc défensif, car Bergerac aime venir jouer entre les lignes », abonde le technicien. C'est débordantes d'envie que ses joueuses reviennent sur le terrain. Un peu trop même. L'intensité monte clairement d'un cran, les fautes s'enchaînent et les cartons sont de sortie.
Bergerac ne parvient plus à trouver d'espace, et se met à déjouer et à commettre des erreurs techniques, par précipitation, par nervosité également. La première situation intervient par une accélération de Stetic, joueuse clé dans l'orientation du jeu. Cette dernière décale Chaboisseau, qui lui remet dans la surface. Dos au but, elle glisse le ballon en retrait à Zaïda, dont la reprise de volée passe à côté (59e).
Comme en première période, Trélissac a tenu un temps puis commence à baisser le pied, l'heure de jeu arrivant. Sur un corner venant de la droite, Bergerac pense trouver la délivrance. Taule hérite du ballon au second poteau, a le temps de contrôler avant de déclencher une lourde frappe, sauvée sur sa ligne par Homedes, alors qu'Hillairet était battue (61e). Conséquence immédiate, le bloc local descend encore d'un cran.
« Ça a été compliqué, car on a mal maîtrisé l'articulation du bloc en milieu et en attaque, et que notre adversaire est parvenu à jouer entre les lignes. On a subi ce jeu-là », reconnaît Ludivine Homedes. Bergerac a largement la possession face à une équipe de Trélissac qui se contente de jouer de longs ballons et ne dépasse plus la ligne médiane. Mais le jeu des filles de Serge Pialat est désordonné, et manque d'inspiration dans les trente derniers mètres.
« On n'a pas assez mis d'agressivité non plus. Un derby reste un derby, et c'est encore plus le cas en coupe, si on met moins d'envie dans les duels, ça se paie », lance Julie Masdupuy, milieu de terrain bergeracoise. Son équipe est en panne alors que se profile la fin de match. Sur une percussion plein axe, Lebled est tout de même bien décalée à l'angle droit de la surface. Mais sa frappe termine sur la barre transversale (86e).
À force de trop reculer, Trélissac peut-il le payer ? C'est un risque à prendre, que défend Paul Charron. « Il faut savoir ce que l'on veut et ce que l'on vaut. On s'en est rendu compte à deux minutes de la fin, on est monté, et on a pris un contre sur lequel elles ont eu leur plus grosse occasion », évoque-t-il. Sur un coup-franc lointain de Marcon, Bergerac a en effet placé un contre qui aurait pu être décisif.
Une suite de duels gagnés à l'entrée de la surface, une sortie de balle rapide plein axe, une projection en nombre, et au cœur de la surface, c'est Soares qui hérite du ballon. Seule face à Hillairet, elle croise trop sa frappe (89e). Trélissac s'en sort indemne, et à la loterie des tirs au but, cette fois, c'est Meg Hillairet qui réalise deux parades. La capitaine De Sousa conclut avec le tir au but vainqueur et envoie son équipe au prochain tour.
Paul Charron : « Il fallait être costaud dans les duels, solidaire, s'arracher, même si la fatigue a fait que l'on a reculé en deuxième période. On savait ce que l'on devait faire, même si offensivement on n'a pas existé, et on a emmené ce match aux tirs au but. Cela faisait trois séances consécutives que l'on perdait contre elles, mais on a aussi une gardienne qui a mûri, qui a progressé, et on se disait bien que cette série allait prendre fin ».
Serge Pialat : « On n'a pas trouvé la clé, notamment en seconde période, pour poser notre jeu, en passant par les couloirs, en mettant plus de rythme... Cette série que l'on avait dans les derbys est terminée, on va repartir sur autre chose. Cette défaite va aussi nous permettre de nous remettre en question, pour continuer de travailler. C'est un avertissement pour le reste de la saison, quoi que l'on fasse, on n'est jamais arrivé au bout ».

Trélissac – Bergerac

Mi-temps : 0-0
Score final : 0-0 (4 tab à 3)

Buteuses : 0

Avertissements : Carbonniere (56e), Frémont (68e), Homedes (71e) pour Trélissac. Chouet (75e) pour Bergerac.
Expulsion : 0

Trélissac : Hillairet – Simon, Homedes, Frémont, Marcon – De Sousa Ferreira (cap.) – Archer, Akduz – Ferrier, Mallet, Sudrie. Entraîneur : Paul Charron. Entrées en jeu : Carbonniere, Pujol, Thomasson.

Bergerac : Claret – Martin, Taule, Cerdan, Goubie – Masdupuy, Stetic – Chaboisseau, Carrié (cap.), Camus – Zaïda. Entraîneurs : Serge Pialat, assisté de Thierry Duponteil. Entrées en jeu : Chouet, Lebled, Soares.

1 commentaire:

  1. Bonjour,

    Je pense que les joueuses du Trélissac Football Club ont montré du beau jeu lors de cette rencontre. D’ailleurs, j’ai été conquis par la performance de Ludivine Homedes. Elle est le cœur de cette défense trélissacoise.

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