vendredi 19 octobre 2018

Le portrait de la semaine

Alors qu'il fait partie des emblèmes du football bergeracois, Khalid El Kihel s'est lancé depuis bientôt un an dans une autre mission, entraîneur à l'US La Catte.

Khalid El Kihel (debout, troisième en partant de la gauche)
s'est lancé dans un nouveau défi en tant qu'entraîneur.
© US La Catte.
Un relais de valeurs humaines fortes, voilà comment résumer en quelques mots l'état d'esprit de Khalid El Kihel. À 33 ans seulement, celui qui a fait les beaux jours de Bergerac, club où il a tout connu et dont il a été l'emblème, la caution locale, la garantie de la conservation de certaines valeurs, a pris depuis l'hiver dernier un nouveau poste, toujours avec cette idée de partager son expérience. Désormais, il est coach, à l'US La Catte (R2).
À Bergerac, il aura traversé les époques, lui qui a commencé en – de 13 ans. Son ascension est fulgurante. Après quatre ans sous les couleurs de sa ville natale, il part à Libourne, jouer avec les – de 18 ans nationaux. Il fera même ses grands débuts seniors sous les couleurs des pingouins. « Mais je suis resté seulement trois ans et demi, dont deux ans en senior, avant de revenir, notamment pour des raisons familiales, à Bergerac », explique Khalid El Kihel.

Une expérience forte
Cette année 2005 sonne le départ d'une longue et belle aventure avec le football bergeracois. « Je suis rentré à la maison, et j'ai repris avec Bergerac sous la présidence de M. Dolivet. Tout cela s'est surtout pérennisé avec le projet du président, Christophe Fauvel, lorsqu'il a repris le club en main », se souvient le périgordin.
« Le président a sauvé le club en DH, on est vite monté en CFA2 avec lui. On a fait un premier passage en CFA avant une longue période en CFA2 de nouveau, jusqu'à la montée en 2015, et aujourd'hui, le BPFC fait partie des gros clubs de N2 », résume celui qui aura livré nombre de batailles au milieu de terrain pendant toutes ces saisons. De 2005 à 2017, il aura toujours eu une place particulière dans le groupe.
Caution locale, caution morale aussi, il aura incarné le projet bergeracois. Une position qui n'aura pas toujours été simple à tenir. « On a vécu le jour et la nuit. On est passé de l'amateurisme aux portes du professionnalisme. Des joueurs de l'extérieur sont arrivés, j'ai eu ce rôle de garant d'une âme bergeracoise, j'ai toujours voulu donner plus pour défendre les couleurs de notre ville », soutient-il.
Khalid El Kihel est dans la vie comme dans le football, avec des valeurs collant parfaitement à son poste, lui qui aura aussi eu le brassard sous Fabien Pujo, lors de la montée en 2014-2015, puis en N2 en 2015-2016. « C'est le cas aujourd'hui et ça l'a toujours été, être milieu défensif, c'est défendre des valeurs d'humilité, c'est travailler dans l'ombre, donner sans rien attendre en retour, faire le sale boulot pour faire briller les autres », décrit-il.
Majoritairement avec les jeunes de l'équipe réserve lors de sa dernière saison de joueur, en 2016-2017, le bergeracois aura continué à jouer avec la même combativité, la même volonté, dans un souhait de transmission. C'est ce partage d'expérience qui est la base de son nouveau rôle aujourd'hui, lui qui est passé de l'autre côté et occupe désormais la fonction d'entraîneur. Une évolution très naturelle finalement.

Un coach dans l'humain
Il sera en effet resté quelques mois seulement éloigné de toute fonction. À l'hiver 2017, le club de La Catte est mal engagé dans sa saison. La présidence est vacante, le coach en place Ahmed Nasser ne trouve plus les solutions, et c'est Rachid El Koun qui reprend les rênes. Très vite, il se concentre sur la présidence et laisse le coaching à Khalid El Kihel. Après une période de transition, une dynamique positive s'installe.
Alors que les cattais sont partis de loin, ne comptant qu'un point après huit journées à l'arrivée du duo, et qu'ils pointent encore à la dernière place à huit journées de la fin, une belle série leur permet lors de la dernière journée d'accrocher la sixième place, synonyme de passage en R2. Un retournement de situation presque inespéré, qui encourage dans la poursuite du projet.
« La R2 n'est qu'une vitrine. Derrière, il y a une identité. Aujourd'hui, la richesse humaine et sportive du club est dans l'ouverture à tous les milieux socioculturels », annonce le coach. Au cœur de ce projet de rassemblement de toutes les forces vives, il met en avant « l'investissement humain de tous les bénévoles, sans qui il n'y aurait pas de club ». Encore une fois, ce sont des valeurs fortes qu'il place au centre de la réussite actuelle du projet cattais.
Chez Khalid El Kihel, l'expérience récente compte. « Si j'ai appris une seule chose, c'est le souci du détail, dans le sérieux, la concentration, l'approche professionnelle de chaque entraînement et de chaque match ». C'est en s'appuyant sur ses propres observations qu'il met en place aujourd'hui les principes de fonctionnement avec son groupe, lui qui avoue « s'inspirer de Fabien Pujo, notamment sur la capacité à mentaliser et à préparer les joueurs ».
Pour cette saison en R2, le défi s'annonce compliqué à relever. Mais, si La Catte ne compte qu'un point en trois journées, Khalid El Kihel ne change pas de discours. « Je veux que les joueurs prennent du plaisir, soient satisfaits de ce qu'ils font, tout en inculquant une culture de la gagne, du don de soi. J'ai une philosophie offensive, je veux que l'on se lâche, que l'on prenne les choses en main, sans avoir peur du risque, ni du déséquilibre », conclut-il.

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