lundi 5 mars 2018

La victoire, service minimum

En déplacement chez la lanterne rouge Bayonne, le BPPH s'est imposé mais ne s'est pas pour autant complètement rassuré avant d'affronter Bègles.

Le BPPH, ici la capitaine Sabrina Michel,
a assuré l'essentiel à Bayonne avec la victoire.
© Archives Claude Chastenet.
Il fallait s'imposer à Bayonne, et Bergerac l'a fait. Une victoire qui permet grâce aux résultats des autres rencontres de reprendre la deuxième place, bonus de la soirée. Dans les faits bruts, tout va bien donc à l'issue de ce weekend. Dans le contenu par contre, s'imposer chez le dernier de la poule est finalement le minimum qu'il fallait assurer. Ce n'est pas suffisant pour tirer de véritables conclusions sur le niveau que le BPPH pourra proposer face à ses adversaires directs.
Un match qui aura finalement été dans la lignée de ce qu'avait anticipé le coach à la fin de la semaine. Bergerac avait évidemment les armes pour gagner chez une équipe basque s'étant incliné systématiquement cette saison. Mais les filles de Pascal Carfantan auront joué à se faire peur parfois, par manque de sérieux et d'implication dans le projet de jeu collectif.
Les premières minutes du match sont dailleurs équilibrées, et personne ne fait la différence (3-4, 9e). « Défensivement, on est bien, mais en attaque, on bafouille un peu notre handball. Cependant, si tout ne fonctionne pas bien, on ne sent pas que l'on est en danger non plus », estime le coach bergeracois. Même lorsque les locales marquent trois buts consécutifs, celui-ci reste serein (6-5, 11e).
Sans complexe, Bayonne exploite les moindres failles, et va faire la course en tête pendant une dizaine de minutes. Quelques mauvais shoots, une absence de repli défensif, Bergerac offre des buts trop faciles aux basques, qui prennent deux unités d'avance (10-8, 21e). « On a bien rectifié la situation tactiquement, et en exploitant leurs maladresses, on fait à notre tour une série », met en avant Pascal Carfantan.
Dans leur premier temps fort du match, ses joueuses inscrivent cinq buts sans en prendre pendant six minutes. La capitaine Michel se met particulièrement en évidence avec trois buts à ce moment du match, dont deux sur coup, en interceptant une balle sur un engagement pour filer au but, juste après avoir déjà marqué (10-13, 27e). À la pause, Bergerac bascule en tête (12-14).

Manque de continuité
Mais tout est loin d'être au point. « Il fallait plus travailler plus collectivement en attaque, et arrêter de se faire attraper balle en main, essentiel par rapport à leur défense en 1-5 fille à fille », commence à mettre en avant le technicien du BPPH. « Défensivement, il fallait continuer à se concentrer sur le collectif et espérer que la réussite tourne, Gladys Kangah ayant mis trois buts contre son camp sur des mauvais rebonds, des poteaux qui lui reviennent dessus... », continue-t-il.
Le message est passé, il semble entendu, mais la réalité du terrain est bien différente. En moins de deux minutes, Bayonne revient à égalité, et le mano a mano reprend entre les deux équipes (15-16, 34e). Le temps pour Bergerac de placer sa deuxième accélération de la soirée, avec un passage aussi dense offensivement qu'en défense. Bayonne passe neuf minutes sans marquer, et encaisse cinq buts (15-21, 42e).
Jobart met fin à cette série noire, et montre que les bayonnaises ne sont pas décidées à lâcher si facilement le match. Les jeunes joueuses de cette équipe en reconversion, dans une saison où aucune équipe ne sera reléguée, sont concentrées sur leur progression individuelle et collective, et travaillent jusqu'au bout. Un premier rapproché est effectué (20-24, 50e), et entretient l'espoir.
Surtout qu'Altuna, meilleure marqueuse de son équipe samedi avec sept unités, continue son travail de sape. Bayonne revient à trois buts à sept minutes de la fin malgré deux infériorités numériques consécutives (23-26), et Pascal Carfantan doit prendre un temps-mort, à la fois pour couper l'élan des locales et recentrer ses joueuses sur certaines bases qui ne sont plus respectées.
« L'objectif est de mettre fin à nos travers individuels. À ce moment-là, on est en supériorité numérique. Sur plusieurs actions, on se retrouve avec une joueuse qui a la balle en main, avance, voit deux adversaires monter, et continue, alors qu'il y a forcément deux coéquipières qui se retrouvent seules », résume le coach.
Malgré ses consignes, il ne peut que constater l'inéluctable retour de Bayonne (26-28, 54e), qui peut croire en un exploit. Un scénario de match qui rappelle ceux de la saison dernière notamment, où Bergerac, au-dessus, ne tue pas le match et en perd le contrôle dans les derniers instants, laissant l'adversaire revenir et la dynamique s'inverser.
Cette fois, cela sera tout de même sans conséquence. Les basques restent bloquées, et Bergerac parvient à rehausser le ton en défense pour conclure et s'imposer. Une victoire importante. Car dans le même temps, Bègles a perdu à Cannes, Bordes s'est incliné à Pessac, et Pays d'Aix n'a pas fait mieux à Toulon. Des résultats qui permettent au BPPH de récupérer la place de dauphin de Cannes.
Pascal Carfantan : « C'était compliqué, comme on pouvait s'y attendre. On a livré un match en dents de scie. Quand on a joué collectivement, on a fait de bonnes choses. Mais lorsque l'on tombe dans l'individualisme, on sort du projet de jeu, et l'adversaire revient. On a encore des choses qui ne sont pas comprises, en attaque comme en défense... Il faut faire du téléguidage, ce n'est pas normal à cette période de la saison. On va retenir la victoire. Depuis le début de saison, lorsque l'on faisait un mauvais match, on perdait. Là, malgré un match moyen, on gagne, et le point positif est que l'on récupère la deuxième place. C'est une soirée qui a tourné en notre faveur ».

Bayonne – Bergerac

Mi-temps : 12-14
Score final : 26-31

Exclusions temporaires : Bibi (50e), Bergfeld (52e) pour Bayonne. Fayemendy (20e) pour Bergerac.
Expulsion : 0

Bayonne. Gardiennes : Laborie (11 arêts). Joueuses : Altuna (7), Amadou (3), Bergfeld (1), Bibi (3), Bonnin, Ducassou-Roseti (cap.) (2), Etchebehere, Iralde (3), Jobard (5), Morosi (2), Riem. Entraîneur : Stéphanie Ludwig.

Bergerac. Gardiennes : Kangah (13 arrêts). Joueuses : Benga (4), Chbira (2), Deschildre, Fayemendy, Hodosi (5), Michel (cap.) (6), Saraïva (2), Svetlova (7), Titou (5). Entraîneur : Pascal Carfantan.

Le classement après treize journées














Equipes Pts Joués V N P BP BC Diff

1 Cannes 37 13 12 0 1 449 342 107

2 Bergerac 29 13 8 0 5 386 351 35

3 Nice B 29 13 8 0 5 364 343 21

4 Bègles 28 13 7 1 5 349 333 16

5 Bordes 28 13 7 1 5 347 350 -3

6 Pays d'Aix 27 13 6 2 5 368 338 30

7 Bruguières 25 13 6 0 7 345 324 21

8 Pessac 25 13 6 0 7 330 342 -12

9 Mios 24 13 5 1 7 410 436 -26

10 Toulon B 24 13 5 1 7 321 373 -52

11 Toulouse 23 13 5 0 8 339 370 -31

12 Bayonne 12 13 0 0 13 310 416 -106












Les meilleures buteuses bergeracoises







Buteuses Buts Matchs Buts/matchs

Titou 96 12 8,00

Hodosi 73 13 5,62

Svetlova 65 9 7,22

Michel 32 11 2,91

Chbira 32 13 2,46

Saraïva 20 12 1,67

Boudjellal 18 8 2,25

Fayemendy 17 11 1,55

Dupont 14 10 1,40

Deschildre 13 13 1,00

Benga 5 3 1,67

Kangah 1 13 0,08

Handy 0 1 0,00

Hegesippe 0 5 0,00

Ialomiteanu 0 7 0,00

Alvarado 0 0 0,00

De Lafuente 0 0 0,00

Toualy 0 0 0,00






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