vendredi 16 février 2018

Le portrait de la semaine

Dylan Lafaye, c'est un parcours, des choix, le hasard de rencontres, le guidant de Bergerac à Mussidan en passant par Trélissac. Le joueur se dévoile.

Dylan Lafaye vit sa quatrième saison
sous le maillot de Mussidan.
© Régis Hazenfus.
Dans le football, il existe autant de parcours, autant de profils, autant d'histoires que de joueurs. Certains sont les « enfants du pays », fidèles à un club avec lequel ils grandissent et ils traversent toutes les époques. D'autres, par le hasard de rencontres, peuvent connaître de formidables aventures à travers le pays pour atterrir en Périgord. L'histoire de Dylan Lafaye est toute autre, faite de choix courageux l'ayant guidé aujourd'hui à Mussidan.
C'est dans ce secteur de la Dordogne que tout a commencé pour celui qui fait son école de football entre Montpon et Mussidan. Jeune joueur de qualité, il répond ensuite à l'appel de Daniel Valade, entraîneur des jeunes à Bergerac, et évolue en DH. Niveau de pratique qu'il ne quittera plus dans sa formation.

Un parcours atypique
Au cours de ces années, il vit déjà de belles aventures. « J'avais le football dans le sang, je jouais tout le temps. J'ai été en sélection de Dordogne, puis en sélection régionale », se souvient-il. Sélection où il croise notamment la route de Gaëtan Laborde, aujourd'hui attaquant aux Girondins de Bordeaux, et d'Aymeric Laporte, alors à Agen, désormais défenseur central de Manchester City.
Des changements de vie vont alors intervenir directement sur son parcours sportif. Direction les alentours de la capitale périgourdine pour Dylan Lafaye, d'abord à Chamiers pendant un an, en moins de 17 ans. « J'étais au collège Anne Frank à Périgueux, où j'ai été en contact avec Rachid Kerkri. J'ai donc rejoint Trélissac en deuxième année de moins de 17 ans puis en moins de 19 ans », se souvient le joueur.
Son ascension semble ne pas s'arrêter, puisqu'il passe très vite en senior, au plus haut niveau régional sous la direction d'Olivier Modeste. Il côtoie même de très près le groupe CFA, à dix-neuf ans, en entrant plusieurs fois en jeu en championnat. C'est alors que le temps des choix arrive. Des choix de vie, pour décider de son avenir sportif et professionnel.
« J'étais en BTS alternance à Leroy Merlin, sans possibilité de négociation de mes horaires... Cela devenait difficile pour m'entraîner et jouer le samedi soir, j'ai fait le choix de privilégier mes études et j'ai rejoint un groupe d'amis à Mussidan en 2014 », se rappelle Dylan Lafaye. Un choix fort à vingt ans, pour un amoureux du football qui, quelques années avant, se voyait peut-être dans des divisions plus élevées, comme tout jeune rêvant un jour d'une carrière...
Après la fin de son BTS en 2015, ce dernier souhaite tout de même se rapprocher de chez lui. Il tente l'aventure à Antonne, sous la direction d'Arnaud Dutruch. Un échec. Le football est aussi une histoire humaine, et cette fois, cela n'a pas fonctionné. « C'est une mauvaise expérience, j'ai vite arrêté et je suis retourné à Mussidan en cours de saison », précise encore Dylan Lafaye. Pour ne plus quitter le club depuis.
Au cours de cette saison 2015-2016, lorsqu'il revient à l'USMSM, en plus de rejoindre un club et des structures qu'il connaît, il retrouve également des personnes croisées quelques années plus tôt. Le président du club est en effet Daniel Valade, et l'entraîneur de l'équipe fanion n'est autre que Rachid Kerkri. Et le plus important peut-être, Dylan Lafaye joue au football.
Mais pas seulement. Après son BTS, il a passé une licence. Aujourd'hui, il suit une formation en interne au Crédit Agricole. « Ce sont des choix, je suis content de là où je suis, alors que je ne me destinais pas aux études au départ. Je n'ai pas de regrets », assume-t-il. À bientôt 24 ans, ce discours est la preuve d'une certaine maturité, vers la construction de son après-carrière dans le football.

Faire la décision
Mais cet après-carrière est encore loin. Pour l'instant, c'est au cœur du jeu de Mussidan que Dylan Lafaye travaille tous les weekends. S'il peut évoluer à tous les postes d'axe en milieu, c'est en meneur que son coach le préfère. « S'il est dans un bon jour, avec sa puissance, sa maîtrise, sa capacité à se retourner, sa qualité de dernière passe, il peut faire de vraies différences », juge Frantz Bluck.
Sa puissance et son physique lui donnent de bonnes aptitudes dans les duels, lui permettant aussi de jouer milieu relayeur si besoin. Ses qualités techniques, acquises notamment lors de la fin de sa formation à Trélissac, sa vision de jeu et sa capacité à être décisif sont aussi des qualités indéniables. Mais le joueur est lucide aussi sur ses défauts.
« Je manque de vitesse, et parfois de lucidité. Je suis un peu trop expressif ou colérique, quand cela ne se passe pas comme prévu, je peux vite sortir de mon jeu. Si je n'y arrive pas, je m'énerve tout seul et je baisse la tête », admet-il. Ce manque de constance qui en découle, Frantz Bluck doit aussi le gérer : « Il peut parfois être agaçant, mais au-delà du football, c'est surtout un garçon attachant, et c'est ce qui me plaît chez lui ».
À Mussidan, Dylan Lafaye a un profil particulier. Encore jeune joueur, il fait tout de même parti des anciens du vestiaire, dans un groupe qui a beaucoup changé ces deux dernières saisons. Un entre-deux qui lui sied : « Il y a des joueurs plus anciens de Mussidan comme Grégory Duponteil, Vincent Lessenot, Florian Vert. Il y a aussi des joueurs d'expérience comme Colby Assale, et des jeunes joueurs à côté. Je me sens bien ici », estime-t-il.
Ce mélange de profils, Frantz Bluck l'a souhaité. « Le groupe a été largement renouvelé en deux ou trois ans. J'ai voulu changer les choses dans l'état d'esprit et la philosophie de jeu, pour donner de nouveaux challenges aussi à ces anciens joueurs qui connaissent bien le club », explique le coach.
Pour cette saison, le challenge sportif, c'est le passage en R3. Loin des divisions que Dylan Lafaye côtoyait il y a encore peu de temps. « Quand je suis arrivé de DH, je me disais que ce serait simple en PL. Mais à ce niveau, j'ai vite vu que tous les matchs sont difficiles, le niveau est élevé, les matchs sont parfois rugueux, il faut s'adapter », admet-il. La volonté de continuer est toujours présente chez lui. Où, c'est une autre question...
Car Dylan Lafaye travaille au Crédit Agricole de Terrasson. Passer ses semaines sur les routes entre le travail, Trélissac, et Mussidan n'est pas simple à gérer. Bientôt, il sera encore question de choix. « Dans le monde d'aujourd'hui, il est important de voir plus loin. Je n'ai pas eu la chance de percer à un moment, et maintenant, je veux progresser dans mon secteur professionnel, penser à l'avenir. Je verrais ce qu'il se passera à la fin de la saison », conclut-il.

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