lundi 19 février 2018

Le BPPH des mauvais soirs

Face à un leader cannois solide mais pas imprenable, Bergerac n'a pas fourni une prestation suffisamment consistante pour espérer l'emporter.

Les bergeracoises n'ont pas trouvé les bonnes solutions
face à l'envie et l'agressivité des cannoises.
© Claude Chastenet.
Trois semaines après sa belle prestation et sa victoire contre Pays d'Aix, le Bergerac Périgord Pourpre Handball retrouvait le championnat avec un nouveau match à domicile ce weekend, contre le leader incontesté de la poule, Cannes Mandelieu. Dans un contexte de manque de rythme évident, la mission des filles de Pascal Carfantan s'annonçait délicate.
Pour espérer la victoire et continuer de mettre la pression sur la deuxième place derrière les cannoises, synonyme d'accession en D2, il fallait fournir une prestation solide dans tous les domaines. Cela n'aura pas été le cas, avec un certain manque d'intensité, de hargne parfois, face à des visiteuses qui auront contrôlé la rencontre de bout en bout.

Premier acte intense
Pourtant, l'entame de match est équilibrée. Titou marque, Seby lui répond, alors que les deux défenses mettent beaucoup d'envie dans les premiers duels, compliquant chaque geste, chaque passe. Une première exclusion temporaire de Benga complique vite la donne, l'ailière Joly, meilleure buteuse de la poule, commençant son show sur le penalty qui suit, puis en contre-attaque juste derrière (1-3, 4e).
Le match s'accélère. Les attaques prennent leurs marques, alors que des deux côtés, les gardiennes Ialomiteanu et Scolastica, impuissantes, sont remplacées. En cinq minutes, neuf buts sont inscrits, mais c'est toujours Cannes qui fait la course en tête (5-8, 10e). Joly et Seby avaient assuré l'intégralité de la marque jusque-là (respectivement quatre et trois buts), mais c'est désormais la demi-centre Gracia-Arderiu qui y met du sien.
Lorsque Bellonnet se fait exclure pour deux minutes, les espoirs renaissent. Titou convertit le penalty, mais se fait à son tour temporairement exclure dans la foulée (6-8, 12e). Joly est inarrêtable en contre-attaque, profitant des multiples pertes de balle du BPPH sur des passes mal assurées vers le pivot. Son septième but déjà sur l'entame de match incite Pascal Carfantan à prendre un temps-mort (8-12, 18e).
Cela n'empêche pas le score de grimper encore, jusqu'à -5, le plus gros écart de cette première période (9-14, 21e). Bergerac réagit enfin en attaque, avec une moindre prise de risque dans les passes tentées, alors que Kangah réalise quelques parades spectaculaires. Titou trouve plus d'espace et de rythme, et en inscrivant les cinq derniers buts de son équipe dans le premier acte (neuf buts en première période pour l'arrière du BPPH), elle permet d'entretenir l'espoir (14-17, 30e).

Manque de collectif
Au retour des vestiaires, ce sont les gardiennes qui se livrent alors un duel à distance. Peu à la fête lors du premier acte, elles s'illustrent. Kangah réalisent deux arrêts supplémentaires, mais Scolastica n'est pas en reste avec trois parades, et Moreau l'imite en arrêtant un penalty également. Seby puis Lecut permettent dans la foulée à Cannes de prendre de nouveau le large (14-19, 34e).
Réduites en infériorité numérique, les bergeracoises sont maintenant en grande difficulté dans cette rencontre, avec un score qui atteint son écart maximal, contraignant le coach périgordin à un temps-mort (15-21, 38e). L'efficacité est au rendez-vous, avec le réveil de Svetlova (18-22, 41e), mais Jean-Louis Leblond réagit vite et prend lui aussi un temps-mort.
L’exclusion temporaire de Margerit vient contrarier ses plans. Bergerac se rapproche à un quart d'heure de la fin (20-23, 45e), même s'il semble encore difficile d'imaginer qu'un retour est possible. De nombreuses occasions de recoller sont gâchées, l'équipe semble fébrile, se contentant de solutions individuelles. Sur quelques ballons qui traînent au cœur des défenses, la volonté des cannoises fait la différence pour se jeter au sol et récupérer de précieuses possessions de balle.
Kangah continue de se démener dans les buts, avec un penalty arrêté, mais le jeu d'attaque du BPPH, qui repose uniquement sur la base arrière, est trop lisible. À elles trois, Hodosi, Svetlova, et Titou ont pris quarante-deux des quarante-neuf tirs de leur équipe dans la soirée (pour vingt-quatre buts). Sans solution sur les ailes, en manque de justesse dans les passes vers le secteur central, Bergerac ne peut espérer.
Les azuréennes maîtrisent la fin de match sans trembler et viennent chercher à Louis Aragon leur onzième victoire de la saison, en douze journées. Pour Bergerac, le seul point positif est à trouver dans les résultats sur les autres terrains, avec notamment la défaite de Bordes, à domicile contre Nice. Derrière Cannes, le classement s'est encore resserré, puisque les cinq équipes à la lutte se tiennent en un point seulement.
Pascal Carfantan : « On avait bien préparé le match, mais on a eu du mal à appliquer ce que l'on avait mis en place : on manque de justesse dans le jeu, les filles se font attraper avec la balle en main, les passes sont mal maîtrisées, ce sont plein de petits détails qui font la différence sur ces matchs. Et sur ces détails-là, on manque de concentration, de lucidité. C'est aussi le cas sur les inégalités numériques, où l'on n'est pas assez vigilant. Il faut sans cesse dire les choses, expliquer, repositionner, c'est usant... En face, la force de Cannes est de mettre régulièrement des petites séries de 2-0 ou 3-0, et à chaque fois que l'on pense revenir, l'écart repart dans l'autre sens. À aucun moment on ne repasse devant, et on s'épuise à courir derrière le score. En face de nous, on a vu une équipe avec des valeurs, des joueuses hargneuses, combattantes, et un collectif dans lequel on sent une maîtrise. On peut toujours espérer que cela dure pour eux et qu'ils battent tout le monde. De notre côté, il va falloir continuer à développer certaines options de jeu, travailler autour de notre projet pour proposer des situations plus intéressantes, remettre des choses en place, évacuer toute cette frustration et se recentrer. J'aimerais que le public, que les gens autour de nous aient l'impression qu'il y a de l'envie, cette envie qui existe dans le groupe de façon individuelle mais qui n'est pas visible sur le terrain ».

Bergerac – Cannes

Mi-temps : 14-17
Score final : 26-31

Exclusions temporaires : Benga (3e), Titou (12e), Svetlova (21e), Michel (36e), Deschildre (56e) pour Bergerac. Bellonnet (11e, 57e), Margerit (24e, 43e) pour Cannes.
Expulsion : 0

Bergerac. Gardiennes : Ialomiteanu (3 arrêts), Kangah (8 arrêts) (1 but). Joueuses : Benga (1), Chbira, Deschildre, Fayemendy, Hodosi (5), Michel (cap.), Saraïva (1), Svetlova (8), Titou (11). Entraîneur : Pascal Carfantan.

Cannes. Gardiennes : Moreau (cap.) (2 arrêts), Scolastica (11 arrêts). Joueuses : Bellonnet (1), Blaire, Chatelet, Gracia-Arderiu (5), Joly (11), Lecut (5), Margerit (3), Nicoud (1), Pataud, Seby (5). Entraîneur : Jean-Louis Leblond.

Le classement après douze journées














Equipes Pts Joués V N P BP BC Diff

1 Cannes 34 12 11 0 1 418 313 105

2 Bègles 27 12 7 1 4 320 302 18

3 Bordes 27 12 7 1 4 324 326 -2

4 Bergerac 26 12 7 0 5 355 325 30

5 Nice B 26 12 7 0 5 333 318 15

6 Pays d'Aix 26 12 6 2 4 344 309 35

7 Bruguières 24 12 6 0 6 328 303 25

8 Mios 23 12 5 1 6 385 405 -20

9 Pessac 22 12 5 0 7 306 319 -13

10 Toulon B 21 12 4 1 7 292 349 -57

11 Toulouse 20 12 4 0 8 318 353 -35

12 Bayonne 11 12 0 0 12 284 385 -101












Les meilleures buteuses bergeracoises







Buteuses Buts Matchs Buts/matchs

Titou 91 11 8,27

Hodosi 68 12 5,67

Svetlova 58 8 7,25

Chbira 30 12 2,50

Michel 26 10 2,60

Boudjellal 18 8 2,25

Saraïva 18 11 1,64

Fayemendy 17 10 1,70

Dupont 14 10 1,40

Deschildre 13 12 1,08

Benga 1 2 0,50

Kangah 1 12 0,08

Handy 0 1 0,00

Hegesippe 0 5 0,00

Ialomiteanu 0 7 0,00

Alvarado 0 0 0,00

De Lafuente 0 0 0,00

Toualy 0 0 0,00






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