vendredi 26 janvier 2018

Le portrait de la semaine

Depuis deux ans, le CO Coulounieix-Chamiers est en difficulté. Mais le club ne baisse pas pavillon, le coach de l'équipe R4 non plus.

Le COCC version 2017-2018, avec le coach Issa Mara,
debout, deuxième en partant de la droite.
© COCC.
Le stade Pareau fait grise mine ces derniers temps. Son équipe fanion, l'équipe senior régional du COCC, n'y brille plus beaucoup depuis deux saisons et demi. En 2014-2015 déjà, le maintien en R2 avait été difficile à atteindre. Depuis ont suivi deux descentes, pour se retrouver aujourd'hui en R4, à l'avant-dernière place, alors que la fin des matchs aller approche.
Pourtant, le coach Issa Mara travaille dur pour tirer le meilleur de son groupe et tenter de reconstruire. Arrivé de Montpellier en 1993, celui-ci a été joueur à Trélissac en CFA et National. Il se plaît dans le secteur et continue à jouer, d'abord à Sarlat et Ribérac, puis, surtout, au COCC, pendant huit ans.
Il entame ensuite sa carrière d'entraîneur, et multiplie les aventures dans des clubs de district : Coursac, Vergt, Grignols-Villamblard (avec un passage en ligue), Saint Astier, Brantôme... « Le COCC est ensuite venu me chercher alors que je voulais arrêter. J'y ai vu l'occasion de valider mes diplômes, puisqu'il fallait que je dirige une équipe de ligue pour cela. Et l'occasion aussi d'aider mon club de cœur », explique-t-il.

Les difficultés sportives
Le chantier est large à l'été 2016, lorsqu'il rejoint cette équipe qui descend de R2 à R3 mais voit son effectif décimé. « Je savais dans quoi je me lançais, avec un contexte difficile. Il y avait un mouvement important de joueurs, ce qui est rare à Chamiers, et on avait même des doutes pour former une équipe réserve... Mais j'ai relevé ce challenge », se rappelle Issa Mara.
La saison dernière, sportivement, le COCC ne fait jamais la bascule... La spirale négative emporte l'équipe fanion dans une nouvelle saison galère, avec une descente en R4. Une fois de plus, les mouvements de joueurs sont importants au club, et il faut reconstruire de nouveaux effectifs.
« On se retrouve avec des joueurs, dont beaucoup de jeunes, qui n'ont jamais connu le niveau ligue. Il faut combler ce fossé à force de travail et de persévérance », estime le coach. Celui-ci peut compter sur le soutien de son président Pascal Duprat, arrivé cet hiver à la tête du club en remplacement de Grégoire Baruque, qui a annoncé prendre du recul pour raisons personnelles.
Pascal Duprat connaît très bien le club lui aussi. Il y a pris sa première licence à quatorze ans. Joueur dans les années 1970 et le début des années 1980, il s'éclipse quelque temps. Pour revenir dans les années 1990. Longtemps entraîneur des U15 régionaux, il a ensuite endossé de multiples rôles. « Tâches de bureau, entretien, secrétariat, aides au président, comptabilité. Et maintenant président, à 59 ans », glisse-t-il.
Pour lui, Issa Mara reste l'homme de la situation. « À ce niveau, on donne les clés du camion au coach. Issa Mara est un entraîneur sérieux, travailleur, disponible. Il fait ce qu'il peut pour construire son groupe, l'état d'esprit reste correct », explique-t-il. Se maintenir en R4 apparaît cependant bien difficile, alors que Chamiers compte trois points en neuf journées, et que les cinq derniers descendront en district suite à la réforme des championnats régionaux.

Les motifs d'espoir
Pour autant, le coach ne perd pas espoir. La croyance que l'exploit est possible, c'est ce qu'il cherche à faire passer à ses joueurs depuis ces quelques semaines de trêve. « Je n'envisage pas une autre hypothèse que le maintien en régional. On a besoin d'une série de victoires pour cela. Le plus important est que l'on continue à avoir du monde qui vienne aux entraînements, cela signifie que l'on peut travailler ensemble », estime-t-il.
Un point positif, le signe que son groupe n'a pas baissé les bras et cherche encore à progresser, à travailler pour trouver les solutions. De son côté, le coach a encore fait évoluer son groupe de joueurs, comme il n'a de cesse de le faire depuis sa prise de fonction il y a un an et demi. « Cela a été le plus dur à faire, mais je pense avoir réussi à former une équipe, un groupe de quinze ou seize joueurs prêts à se battre ensemble », annonce Issa Mara.
Jouer le maintien est une mission qui demande certaines dispositions psychologiques, certaines aptitudes bien spécifiques. Il faut une solidité, un mental à toute épreuve, un esprit de solidarité. « J'ai donné leurs chances à tous les joueurs, une cinquantaine. J’ai fait des choix, j'ai eu des discours parfois difficiles, pour former un groupe qui va s'approprier l'objectif de maintien », indique encore le technicien.
Pour le président, dans une vision logiquement plus globale, et en se détachant de la mission de l'équipe première, les espoirs sont présents également à travers la formation. « On a trois cents licenciés, en entente avec Coursac et Notre Dame de Sanilhac à partir des U11. Notre formation est dynamique, avec tous nos jeunes en régional, c'est un choix du club de donner une place très importante aux jeunes », affirme Pascal Duprat.

L'avenir du COCC
Des jeunes qui ne restent pas forcément au COCC en senior, ce qui peut expliquer là encore les difficultés actuelles, autant en termes de résultats sportifs que de construction des effectifs. Mais la ligne politique reste et restera la même, quel que soit l'avenir des seniors. « On a les jeunes, le COCC a des bénévoles très investis, il est important de garder ce côté familial et convivial », juge le président.
Ses valeurs sont importantes aujourd'hui pour garantir la continuité du projet au COCC. « On organise des moments de convivialité, de partage, de plaisir, pour que les joueurs se sentent bien. Ce ne peut être que positif d'insuffler le bon état d'esprit », explique Pascal Duprat, garant de cette philosophie.
Des idées partagées par le coach : « A tous les niveaux dans le football il est important qu'il y ait un groupe, une ambiance, un collectif soudé ». Quant à l'avenir, le coach veut dédramatiser la situation. Sans renoncer au maintien, bien au contraire, celui-ci ne voit pas une descente en district comme la fin de l'aventure.
« Ce ne sera pas la fin du monde. Le COCC n'est pas mort, et on continuera à travailler, à mettre en place un projet avec les jeunes », lance Issa Mara. « Si on doit descendre, il faut absolument que notre équipe réserve monte en D2 en parallèle. Cela laisserait une seule division l'an prochain entre les deux équipes, pour rebâtir un groupe plus dense », complète le président chamiérois.
Leur passé dans le club et leurs expériences dans le milieu du football leur permettent de relativiser la situation. « Le contexte est difficile, mais c'est passionnant aussi de construire. C'est un cycle, négatif certes, mais il y en aura d'autres », pense Issa Mara. Le président se raccroche lui à la devise du club, qu'il rappelle fièrement : « La vraie richesse, c'est celle du cœur ».

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