Plus
ancien du groupe avec René Dolivet et Youssef Zidane, Terence Pinto
met au service de l'attaque du BPFC son profil si particulier et
polyvalent.
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Ancien du vestiaire, Terence Pinto apporte par ses qualités et sa polyvalence sur tout le front de l'attaque bergeracoise. © Archives Laurent Guine. |
Parfois
discret aux yeux du public, mais si important dans la vie et
l'équilibre du groupe, sur comme en dehors du terrain. Voici résumé
en quelques mots Terence Pinto, joueur le plus ancien du vestiaire
bergeracois. Si l'on ne compte pas dans les calculs René Dolivet et
Youssef Zidane, formés au club, il est le seul à être présent
depuis plus de deux ans, lui qui a été recruté à l'été 2014. Il
fait partie de ce trio rescapé de l'année 2014-2015, année de la
montée de CFA2 à CFA.
Forcément
une caractéristique, une histoire, une longévité qui comptent,
autant pour les dirigeants que pour le staff technique du BPFC. « Il
est primordial d'avoir des joueurs comme lui. Il s'est installé dans
le club, croit au projet, a des valeurs de fidélité. Il peut
transmettre l'esprit du staff, il régule l'arrivée des recrues »,
estime Fabien Pujo.
Un
long parcours
Palois
de naissance, et après ses premiers pas au club de Pau Bourbaki,
c'est à Bordeaux que Terence Pinto évolue chez les jeunes, sa
famille déménageant dans la capitale régionale. Il effectue ainsi
toute sa préformation aux Girondins, jusqu'à quatorze ans. Puis,
après une année de transition à Saint Médard en Jalles, il
termine son apprentissage au centre de formation de Troyes.
Ses
premiers pas en seniors, c'est de nouveau à Saint Médard en Jalles
qu'il les effectue, avant de vite rebondir à Libourne (2007-2010). À
18 ans seulement, il évolue avec la réserve en CFA2, et joue deux
matchs de L2. L'année d'après, le club est relégué en National,
mais il intègre l'équipe première. Suit une nouvelle
rétrogradation, financière, en CFA en 2009. « Je décide quand
même de rester, car Libourne était un club bien structuré pour un
jeune comme moi », avoue-t-il aujourd'hui.
Mais
à l'été 2010, nouvelle descente de l'équipe, en CFA2. Terence
Pinto rebondit à Langon, où il passe quelques mois sous la
direction de... Fabien Pujo, alors coach de l'équipe en CFA2.
Quelques mois seulement, car se présente à lui une offre qu'il ne
peut refuser. Il prend la direction de la Belgique et d'Ostende, en
deuxième division, où il a un contrat de deux saisons.
«
La première saison se passe très bien, la deuxième aussi car on
est tout proche de monter en D1, on perd seulement en play-off », se
rappelle l'attaquant. Son contrat prenant fin, il part à La Louvière
en D3, pour trois ans. Mais met fin brutalement à l'aventure à
l'été 2013, après un an seulement, dans un club en proie à
d'importants soucis financiers.
Pas
de quoi garder de mauvais souvenirs de cette aventure belge. « J'ai
appris plein de choses là-bas. Ce n'était pas simple au départ car
j'étais jeune et que je partais loin de ma famille. Mais c'était un
bon défi, j'ai beaucoup progressé sportivement et humainement, et
j’ai grandi mentalement », résume-t-il avec le recul.
De
retour en France, il noue alors des contacts avec Bergerac, mais
signe à Lège-Cap-Ferret. « Quand je suis arrivé à Bergerac à
l'été 2013, il était en balance avec un autre joueur au profil
similaire. Même si on ne l'a pas pris, on a suivi sa saison à Lège
et gardé le contact », se rappelle Fabien Pujo.
Les
deux clubs sont dans la même poule, et Terence Pinto en profite pour
marquer à Campréal avec Lège contre Bergerac. L'année suivante,
il signe au club, qui a l'ambition forte de monter en CFA. « J'avais
vu leur style de jeu, je connaissais le coach, le projet
m'intéressait, et en plus je gardais une proximité avec Bordeaux et
ma famille. J'avais à la fois le sport et la famille, je savais que
je pourrais rester un moment », explique-t-il.
Un
joueur d'équipe
Et
cela se réalise. Les années passent, les joueurs ayant participé à
la montée quittent petit à petit le club de Bergerac, où
rejoignent l'équipe réserve, les recrues arrivent, repartent pour
certaines, et Terence Pinto reste. « Cela fait un petit moment que
je suis au club maintenant, le projet me tient à cœur. J'essaie
d'apporter mon expérience à l'équipe », estime-t-il.
«
C'est un vrai soldat, on peut tout lui demander sur un terrain, il
met le collectif en avant. Il y a un vrai respect mutuel entre lui et
moi », reconnaît son coach Fabien Pujo. Des valeurs qui sont
visibles dans la vie du groupe, et même si le joueur n'a peut-être
pas conscience de ce qu'il peut apporter au quotidien, il le fait
naturellement. « Quand on y réfléchit, mon statut a évolué entre
mon arrivée et aujourd'hui. J'essaie de plus parler avec tout le
monde », pense-t-il tout de même.
Un
statut qui en fait un joueur majeur du dispositif de Fabien Pujo. En
grande partie par son profil atypique et sa polyvalence. Terence
Pinto peut jouer sur les ailes, à droite comme à gauche, dans un
4-3-3. Mais il peut aussi évoluer en pointe, seul ou à deux, en
tournant autour d'un joueur de pointe en appui...
Son
entraîneur apprécie autant sa polyvalence que ses qualités
multiples, alors qu'il l'a utilisé lors de 72 matchs de championnats
sur les trois premières saisons (sur 86 possibles). Son absence la
saison dernière suite à la coupe de France (carton rouge contre
Lille) avait coïncidé avec une chute des résultats en championnat,
avec une seule victoire en cinq journées.
«
Il est atypique. Il a une grande intelligence de jeu, se déplace
très bien. Il peut venir entre les lignes, répéter les efforts
dans la profondeur, il a une grande diversité dans son jeu, ce qui
le rend difficilement identifiable par les défenses, et nous offre
un côté illisible car il crée de l'incertitude », dit de lui
Fabien Pujo, qui apprécie tout particulièrement ses capacités à
proposer des solutions dans le dos des défenses.
Technique
balle au pied, capable de décrocher autant que de prendre la
profondeur grâce à sa vitesse et son volume de jeu important,
Terence Pinto est un perturbateur de défense. Celui qui ne se décrit
pas comme un buteur est pourtant important aussi dans les
statistiques de Bergerac. Il a terminé meilleur buteur de son équipe
en championnat lors de ses trois saisons au club.
«
On évolue au fur et à mesure du temps, on regarde et on analyse ce
que font les autres. J'essaie de plus me canaliser pour épurer mon
jeu et être plus efficace », explique-t-il. Gêné par plusieurs
blessures depuis le début de saison (sept matchs joués seulement),
Terence Pinto se montre patient. Il aura forcément un rôle à jouer
sur le terrain.
«
J'aimerais vraiment monter avec ce club et avec le coach, on a une
belle opportunité à saisir de jouer en National. Ce serait beau de
pouvoir le faire », conclut-il, attaché à prolonger encore la
belle aventure avec Bergerac et avec Fabien Pujo.
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