samedi 11 novembre 2017

Pinto, joueur atypique

Plus ancien du groupe avec René Dolivet et Youssef Zidane, Terence Pinto met au service de l'attaque du BPFC son profil si particulier et polyvalent.

Ancien du vestiaire, Terence Pinto apporte par ses qualités et
sa polyvalence sur tout le front de l'attaque bergeracoise.
© Archives Laurent Guine.
Parfois discret aux yeux du public, mais si important dans la vie et l'équilibre du groupe, sur comme en dehors du terrain. Voici résumé en quelques mots Terence Pinto, joueur le plus ancien du vestiaire bergeracois. Si l'on ne compte pas dans les calculs René Dolivet et Youssef Zidane, formés au club, il est le seul à être présent depuis plus de deux ans, lui qui a été recruté à l'été 2014. Il fait partie de ce trio rescapé de l'année 2014-2015, année de la montée de CFA2 à CFA.
Forcément une caractéristique, une histoire, une longévité qui comptent, autant pour les dirigeants que pour le staff technique du BPFC. « Il est primordial d'avoir des joueurs comme lui. Il s'est installé dans le club, croit au projet, a des valeurs de fidélité. Il peut transmettre l'esprit du staff, il régule l'arrivée des recrues », estime Fabien Pujo.

Un long parcours
Palois de naissance, et après ses premiers pas au club de Pau Bourbaki, c'est à Bordeaux que Terence Pinto évolue chez les jeunes, sa famille déménageant dans la capitale régionale. Il effectue ainsi toute sa préformation aux Girondins, jusqu'à quatorze ans. Puis, après une année de transition à Saint Médard en Jalles, il termine son apprentissage au centre de formation de Troyes.
Ses premiers pas en seniors, c'est de nouveau à Saint Médard en Jalles qu'il les effectue, avant de vite rebondir à Libourne (2007-2010). À 18 ans seulement, il évolue avec la réserve en CFA2, et joue deux matchs de L2. L'année d'après, le club est relégué en National, mais il intègre l'équipe première. Suit une nouvelle rétrogradation, financière, en CFA en 2009. « Je décide quand même de rester, car Libourne était un club bien structuré pour un jeune comme moi », avoue-t-il aujourd'hui.
Mais à l'été 2010, nouvelle descente de l'équipe, en CFA2. Terence Pinto rebondit à Langon, où il passe quelques mois sous la direction de... Fabien Pujo, alors coach de l'équipe en CFA2. Quelques mois seulement, car se présente à lui une offre qu'il ne peut refuser. Il prend la direction de la Belgique et d'Ostende, en deuxième division, où il a un contrat de deux saisons.
« La première saison se passe très bien, la deuxième aussi car on est tout proche de monter en D1, on perd seulement en play-off », se rappelle l'attaquant. Son contrat prenant fin, il part à La Louvière en D3, pour trois ans. Mais met fin brutalement à l'aventure à l'été 2013, après un an seulement, dans un club en proie à d'importants soucis financiers.
Pas de quoi garder de mauvais souvenirs de cette aventure belge. « J'ai appris plein de choses là-bas. Ce n'était pas simple au départ car j'étais jeune et que je partais loin de ma famille. Mais c'était un bon défi, j'ai beaucoup progressé sportivement et humainement, et j’ai grandi mentalement », résume-t-il avec le recul.
De retour en France, il noue alors des contacts avec Bergerac, mais signe à Lège-Cap-Ferret. « Quand je suis arrivé à Bergerac à l'été 2013, il était en balance avec un autre joueur au profil similaire. Même si on ne l'a pas pris, on a suivi sa saison à Lège et gardé le contact », se rappelle Fabien Pujo.
Les deux clubs sont dans la même poule, et Terence Pinto en profite pour marquer à Campréal avec Lège contre Bergerac. L'année suivante, il signe au club, qui a l'ambition forte de monter en CFA. « J'avais vu leur style de jeu, je connaissais le coach, le projet m'intéressait, et en plus je gardais une proximité avec Bordeaux et ma famille. J'avais à la fois le sport et la famille, je savais que je pourrais rester un moment », explique-t-il.

Un joueur d'équipe
Et cela se réalise. Les années passent, les joueurs ayant participé à la montée quittent petit à petit le club de Bergerac, où rejoignent l'équipe réserve, les recrues arrivent, repartent pour certaines, et Terence Pinto reste. « Cela fait un petit moment que je suis au club maintenant, le projet me tient à cœur. J'essaie d'apporter mon expérience à l'équipe », estime-t-il.
« C'est un vrai soldat, on peut tout lui demander sur un terrain, il met le collectif en avant. Il y a un vrai respect mutuel entre lui et moi », reconnaît son coach Fabien Pujo. Des valeurs qui sont visibles dans la vie du groupe, et même si le joueur n'a peut-être pas conscience de ce qu'il peut apporter au quotidien, il le fait naturellement. « Quand on y réfléchit, mon statut a évolué entre mon arrivée et aujourd'hui. J'essaie de plus parler avec tout le monde », pense-t-il tout de même.
Un statut qui en fait un joueur majeur du dispositif de Fabien Pujo. En grande partie par son profil atypique et sa polyvalence. Terence Pinto peut jouer sur les ailes, à droite comme à gauche, dans un 4-3-3. Mais il peut aussi évoluer en pointe, seul ou à deux, en tournant autour d'un joueur de pointe en appui...
Son entraîneur apprécie autant sa polyvalence que ses qualités multiples, alors qu'il l'a utilisé lors de 72 matchs de championnats sur les trois premières saisons (sur 86 possibles). Son absence la saison dernière suite à la coupe de France (carton rouge contre Lille) avait coïncidé avec une chute des résultats en championnat, avec une seule victoire en cinq journées.
« Il est atypique. Il a une grande intelligence de jeu, se déplace très bien. Il peut venir entre les lignes, répéter les efforts dans la profondeur, il a une grande diversité dans son jeu, ce qui le rend difficilement identifiable par les défenses, et nous offre un côté illisible car il crée de l'incertitude », dit de lui Fabien Pujo, qui apprécie tout particulièrement ses capacités à proposer des solutions dans le dos des défenses.
Technique balle au pied, capable de décrocher autant que de prendre la profondeur grâce à sa vitesse et son volume de jeu important, Terence Pinto est un perturbateur de défense. Celui qui ne se décrit pas comme un buteur est pourtant important aussi dans les statistiques de Bergerac. Il a terminé meilleur buteur de son équipe en championnat lors de ses trois saisons au club.
« On évolue au fur et à mesure du temps, on regarde et on analyse ce que font les autres. J'essaie de plus me canaliser pour épurer mon jeu et être plus efficace », explique-t-il. Gêné par plusieurs blessures depuis le début de saison (sept matchs joués seulement), Terence Pinto se montre patient. Il aura forcément un rôle à jouer sur le terrain.
« J'aimerais vraiment monter avec ce club et avec le coach, on a une belle opportunité à saisir de jouer en National. Ce serait beau de pouvoir le faire », conclut-il, attaché à prolonger encore la belle aventure avec Bergerac et avec Fabien Pujo.

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