lundi 16 octobre 2017

La coupe, c'est terminé

Contre des béglaises montrant plus de rigueur et d'envie, les bergeracoises n'auront rien pu faire et sont éliminées de la coupe de France.

Les bergeracoises auront buté sur la défense béglaise
en fin de match, perdant toute leur avance.
© Myriam Gauffre.
Les matchs entre Bergerac et Bègles sont une tradition depuis quelques années maintenant, et cette saison ne déroge pas à la règle. Comme l'an dernier, en ce début du mois d'octobre, les deux clubs se seront affrontés deux fois d'affilée. Après le championnat le weekend dernier, c'était en coupe de France que les deux équipes se faisaient face vendredi soir, encore à Louis Aragon.
Mais ce troisième tour de coupe de France ne restera pas comme le plus beau des duels de ces dernières saisons. Pourtant, les deux clubs avaient aligné les mêmes joueuses que la semaine précédente. Mais les spectateurs auront assisté à un match en dents de scie, où dans le rythme, l'engagement, l'envie, le niveau aura été inférieur à ce qu'exige habituellement une rencontre de N1. Un duel donc un peu tronqué par moments, et qui aura vu logiquement le CAB se qualifier.

Premier acte laborieux
Pourtant, cette fois, c'est Bergerac qui ouvre le score, déjà par Hodosi, auteure de huit buts une semaine plus tôt. Mais Divic lui répond vite, suivie par Seailles et Lacuey. Deschamps, qui gardait les buts d'Angoulême la saison dernière, aligne trois arrêts, dont un sur penalty, dans les premières minutes. Bègles est en tête (1-3, 8e).
Des deux côtés, on sent tout de même des équipes qui se cherchent en attaque. C'est en particulier le cas du BPPH. En plus de Svetlova, absente depuis deux semaines sur blessure, l'équipe doit faire sans son autre artilleuse Titou, remplaçante. Se rajoute le test de Saraïva en pivot, et les repères et les solutions manquent logiquement.
Après vingt minutes, si les attaques se sont maintenant débloquées, trouvant leur rythme de croisière, la dynamique globale ne change pas. Les béglaises comptent entre un et deux buts d'avance, les attaques bergeracoises sont compliquées, et Deschamps assure dans les buts avec sept arrêts déjà réalisés (9-11, 21e). Lacuey, repositionnée pivot, fait beaucoup de mal (quatre buts).
La défense en 1-5, avec Hosteing positionnée plus haut et qui met beaucoup d'activité, gêne aussi. « La semaine dernière, on avait commencé en 0-6, mais on avait fini le match avec une défense en 1-5, et déjà, Bergerac avait été en difficulté. Donc on a repris comme cela, et j'ai pu tester des joueuses sur certains postes », glisse la coach Lucile Bruxelles.
L'entrée de Titou va cependant tout changer, apportant à Bergerac plus de vitesse et de puissance. Le même duo Hodosi-Titou, efficace une semaine plus tôt, se met en place. Les six minutes qui se déroulent voient la meilleure période de Bergerac, capable de varier le jeu, de trouver plus d'efficacité, et de jouer enfin dans la continuité, comme avec cette belle attaque placée conclue par l'ailière Dupont. Le BPPH inflige un 5-1 à son adversaire et repasse devant (14-12, 27e).
Mais là encore, alors que l'équipe semble enfin bien en place, tout se dérègle. Et en quelques minutes, l'avance est gâchée. « On a une stratégie simple, qui fonctionne, mais au lieu d'appuyer là où ça fait mal, on change. En défense aussi, on est bien dans la stratégie collective, mais d'un coup on se permet des choses », regrette le technicien périgordin. Bègles inflige un 3-0 sur les trois dernières minutes de la première période, et passe ainsi en tête (14-15, 30e).

En dents de scie
Si les filles de Pascal Carfantan ont connu une très bonne phase après la vingtième minute de jeu, elles en connaissent une très mauvaise en ce début de seconde période, où rien ne fonctionne. Bègles inscrit rapidement trois buts, dont deux de l'ailière Sow, entrée en jeu. Deschamps réalise encore deux arrêts, et Bègles se détache malgré une infériorité numérique (14-18, 33e).
Il faut toute la vigilance de Ialomiteanu pour éviter que le match ne soit même plié. Alors que son équipe enchaîne trois attaques de rang avec des ballons perdus ou des tirs non-cadrés, elle réalise de son côté trois arrêts. Continuant ensuite sa bonne série, elle voit ses coéquipières se réveiller en attaque. Le BPPH inflige un 8-2 à son adversaire en un quart d'heure (22-20, 49e).
« Avec ces matchs de coupe, on peut donner du temps à certaines joueuses, des jeunes notamment. C'est ce que je fais avec Zanelli après dix minutes en deuxième mi-temps. Sur son entrée, on prend une option stratégique, et en plus, c'est efficace, elle score, et on passe devant », remarque Pascal Carfantan.
Dans cette lancée, et à l'image du match de championnat une semaine plus tôt où le scénario avait été le même, difficile d'imaginer les girondines revenir. Et pourtant, le temps-mort de Lucile Bruxelles va porter ses fruits. « On a voulu jouer sur le même rythme que Bergerac alors que l'on maîtrisait le match. J'ai essayé de stopper cette mauvaise passe avec un temps-mort, pour que l'on reprenne notre projet de jeu offensif », explique-t-elle.
Dans les onze dernières minutes, Bergerac ne va marquer que deux buts. Tout fonctionne à l'envers, alors que les béglaises sont euphoriques, plus déterminées à aller chercher la qualification. À l'aile, de loin, en attaque placée ou sur des montées de balle rapides, les solutions paraissent simples, et le CAB se qualifie de façon logique pour le quatrième tour de la coupe de France dans une fin de match sans suspense (24-27).

Pascal Carfantan : « Avec ces matchs de coupe, c'était l'occasion de laisser s'exprimer quelques joueuses de l'effectif. C'était un peu en dents de scie, mais on tenait quand même la route, même en première période. Au-delà de la défaite, la déception est autour des joueuses cadres qui ont manqué de gestion et n'ont pas su prendre le dessus sur la fin de match alors que l'on était devant. On a fait n'importe quoi sur les huit dernières minutes. On a manqué de concentration, de rigueur. Il faut un peu de folie, mais pas tout le temps ».

Loubna Chbira : « On est passé à côté, je ne sais pas si l'on a vraiment joué ce match pour se qualifier. Dès l'échauffement cela s'est senti, on a trop pris ce match à la légère, dans l'état d'esprit ce n'était pas comme d'habitude. En plus, le coach a fait tourner, on a testé des joueuses à de nouveaux postes, cela a été compliqué de se trouver sur le terrain. Mais je ne sais pas si l'on a joué ce match en dilettante, pour préparer la suite, ou pour se qualifier ».

Noémie Dupont est arrivée cet été
en provenance de Brive.
© Archives Sylvain Desgroppes.
Noémie Dupont : « Cela a été compliqué de bien se positionner et de jongler entre la coupe et le championnat, deux niveaux différents et deux compétitions différentes. En début de saison, le rythme était compliqué pour moi, car j'arrivais de PréNationale, mais je comprends petit à petit ce que l'on attend de moi. J'étais prévenu du duel que j'aurais à jouer contre une adversaire de grande qualité (Gaschet, NDLR), j’ai fait ce que je pouvais. J'avance, je prends de l'expérience ».

Lucile Bruxelles.
© Myriam Gauffre.
Lucile Bruxelles : « L'intérêt de la coupe de France, pour beaucoup d'équipes de N1, est un peu tronqué, on peut passer quelques tours mais on sait que l'on n'ira pas au bout. Cela donne des matchs comme ce soir, où même si cela était un peu engagé, ce n'est pas comme en championnat. Gagner contre Bergerac fait du bien quand même, mais cela ne reste que la coupe. Ce sont des matchs pour travailler, mais on aurait préféré gagner une semaine plus tôt ».

Laura Munos (n°7),
capitaine du CAB
© Myriam Gauffre.

Laura Munos : « Quand on est appliqué et sérieux, on voit que l'on est capable de faire quelque chose de bien. On était déjà là la semaine dernière, on a essayé de gommer nos erreurs, tout en testant aussi de nouvelles choses. Après, cela reste un contexte particulier, les matchs de coupe sont des matchs de travail. Mais on sent que l'on se trouve de mieux en mieux ».

Bergerac – Bègles

Mi-temps : 14-15
Score final : 24-27

Exclusions temporaires : Varache (17e), Seailles (33e) pour Bègles.
Expulsion : 0

Bergerac. Gardiennes : Hegesippe (8 arrêts)), Ialomiteanu (8 arrêts), Kangah (1 arrêt). Joueuses : Boudjellal (1), Chbira (cap.), De Lafuente, Deschildre (3), Dupont (2), Fayemendy (3), Handy, Hodosi (7), Saraïva (1), Titou (5), Zanelli (2). Entraîneur : Pascal Carfantan.

Bègles. Gardiennes : Deschamps-Frilley (18 arrêts). Joueuses : Divic (2), Gaschet (2), Gravier (1), Hosteing (5), Joly (4), Lacuey (6), Munos (cap.) (2), Riffaud, Seailles (3), Sow-Hourcade (2), Tuter, Varache. Entraîneur : Lucile Bruxelles.

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