Contre
des béglaises montrant plus de rigueur et d'envie, les bergeracoises
n'auront rien pu faire et sont éliminées de la coupe de France.
Les bergeracoises auront buté sur la défense béglaise en fin de match, perdant toute leur avance. © Myriam Gauffre. |
Les
matchs entre Bergerac et Bègles sont une tradition depuis quelques
années maintenant, et cette saison ne déroge pas à la règle.
Comme l'an dernier, en ce début du mois d'octobre, les deux clubs se
seront affrontés deux fois d'affilée. Après le championnat le
weekend dernier, c'était en coupe de France que les deux équipes se
faisaient face vendredi soir, encore à Louis Aragon.
Mais
ce troisième tour de coupe de France ne restera pas comme le plus
beau des duels de ces dernières saisons. Pourtant, les deux clubs
avaient aligné les mêmes joueuses que la semaine précédente. Mais
les spectateurs auront assisté à un match en dents de scie, où
dans le rythme, l'engagement, l'envie, le niveau aura été inférieur
à ce qu'exige habituellement une rencontre de N1. Un duel donc un
peu tronqué par moments, et qui aura vu logiquement le CAB se
qualifier.
Premier
acte laborieux
Pourtant,
cette fois, c'est Bergerac qui ouvre le score, déjà par Hodosi,
auteure de huit buts une semaine plus tôt. Mais Divic lui répond
vite, suivie par Seailles et Lacuey. Deschamps, qui gardait les buts
d'Angoulême la saison dernière, aligne trois arrêts, dont un sur
penalty, dans les premières minutes. Bègles est en tête (1-3, 8e).
Des
deux côtés, on sent tout de même des équipes qui se cherchent en
attaque. C'est en particulier le cas du BPPH. En plus de Svetlova,
absente depuis deux semaines sur blessure, l'équipe doit faire sans
son autre artilleuse Titou, remplaçante. Se rajoute le test de
Saraïva en pivot, et les repères et les solutions manquent
logiquement.
Après
vingt minutes, si les attaques se sont maintenant débloquées,
trouvant leur rythme de croisière, la dynamique globale ne change
pas. Les béglaises comptent entre un et deux buts d'avance, les
attaques bergeracoises sont compliquées, et Deschamps assure dans
les buts avec sept arrêts déjà réalisés (9-11, 21e). Lacuey,
repositionnée pivot, fait beaucoup de mal (quatre buts).
La
défense en 1-5, avec Hosteing positionnée plus haut et qui met
beaucoup d'activité, gêne aussi. « La semaine dernière, on avait
commencé en 0-6, mais on avait fini le match avec une défense en
1-5, et déjà, Bergerac avait été en difficulté. Donc on a repris
comme cela, et j'ai pu tester des joueuses sur certains postes »,
glisse la coach Lucile Bruxelles.
L'entrée
de Titou va cependant tout changer, apportant à Bergerac plus de
vitesse et de puissance. Le même duo Hodosi-Titou, efficace une
semaine plus tôt, se met en place. Les six minutes qui se déroulent
voient la meilleure période de Bergerac, capable de varier le jeu,
de trouver plus d'efficacité, et de jouer enfin dans la continuité,
comme avec cette belle attaque placée conclue par l'ailière Dupont.
Le BPPH inflige un 5-1 à son adversaire et repasse devant (14-12,
27e).
Mais
là encore, alors que l'équipe semble enfin bien en place, tout se
dérègle. Et en quelques minutes, l'avance est gâchée. « On a une
stratégie simple, qui fonctionne, mais au lieu d'appuyer là où ça
fait mal, on change. En défense aussi, on est bien dans la stratégie
collective, mais d'un coup on se permet des choses », regrette le
technicien périgordin. Bègles inflige un 3-0 sur les trois
dernières minutes de la première période, et passe ainsi en tête
(14-15, 30e).
En
dents de scie
Si
les filles de Pascal Carfantan ont connu une très bonne phase après
la vingtième minute de jeu, elles en connaissent une très mauvaise
en ce début de seconde période, où rien ne fonctionne. Bègles
inscrit rapidement trois buts, dont deux de l'ailière Sow, entrée
en jeu. Deschamps réalise encore deux arrêts, et Bègles se détache
malgré une infériorité numérique (14-18, 33e).
Il
faut toute la vigilance de Ialomiteanu pour éviter que le match ne
soit même plié. Alors que son équipe enchaîne trois attaques de
rang avec des ballons perdus ou des tirs non-cadrés, elle réalise
de son côté trois arrêts. Continuant ensuite sa bonne série, elle
voit ses coéquipières se réveiller en attaque. Le BPPH inflige un
8-2 à son adversaire en un quart d'heure (22-20, 49e).
«
Avec ces matchs de coupe, on peut donner du temps à certaines
joueuses, des jeunes notamment. C'est ce que je fais avec Zanelli
après dix minutes en deuxième mi-temps. Sur son entrée, on prend
une option stratégique, et en plus, c'est efficace, elle score, et
on passe devant », remarque Pascal Carfantan.
Dans
cette lancée, et à l'image du match de championnat une semaine plus
tôt où le scénario avait été le même, difficile d'imaginer les
girondines revenir. Et pourtant, le temps-mort de Lucile Bruxelles va
porter ses fruits. « On a voulu jouer sur le même rythme que
Bergerac alors que l'on maîtrisait le match. J'ai essayé de stopper
cette mauvaise passe avec un temps-mort, pour que l'on reprenne notre
projet de jeu offensif », explique-t-elle.
Dans
les onze dernières minutes, Bergerac ne va marquer que deux buts.
Tout fonctionne à l'envers, alors que les béglaises sont
euphoriques, plus déterminées à aller chercher la qualification. À
l'aile, de loin, en attaque placée ou sur des montées de balle
rapides, les solutions paraissent simples, et le CAB se qualifie de
façon logique pour le quatrième tour de la coupe de France dans une
fin de match sans suspense (24-27).
Pascal
Carfantan : « Avec ces matchs de coupe, c'était l'occasion de
laisser s'exprimer quelques joueuses de l'effectif. C'était un peu
en dents de scie, mais on tenait quand même la route, même en
première période. Au-delà de la défaite, la déception est autour
des joueuses cadres qui ont manqué de gestion et n'ont pas su
prendre le dessus sur la fin de match alors que l'on était devant.
On a fait n'importe quoi sur les huit dernières minutes. On a manqué
de concentration, de rigueur. Il faut un peu de folie, mais pas tout
le temps ».
Loubna
Chbira : « On est passé à côté, je ne sais pas si l'on a
vraiment joué ce match pour se qualifier. Dès l'échauffement cela
s'est senti, on a trop pris ce match à la légère, dans l'état
d'esprit ce n'était pas comme d'habitude. En plus, le coach a fait
tourner, on a testé des joueuses à de nouveaux postes, cela a été
compliqué de se trouver sur le terrain. Mais je ne sais pas si l'on
a joué ce match en dilettante, pour préparer la suite, ou pour se
qualifier ».
Noémie Dupont est arrivée cet été en provenance de Brive. © Archives Sylvain Desgroppes. |
Noémie
Dupont : « Cela a été compliqué de bien se positionner et de
jongler entre la coupe et le championnat, deux niveaux différents et
deux compétitions différentes. En début de saison, le rythme était
compliqué pour moi, car j'arrivais de PréNationale, mais je
comprends petit à petit ce que l'on attend de moi. J'étais prévenu
du duel que j'aurais à jouer contre une adversaire de grande qualité
(Gaschet, NDLR), j’ai fait ce que je pouvais. J'avance, je prends
de l'expérience ».
Lucile Bruxelles. © Myriam Gauffre. |
Lucile
Bruxelles : « L'intérêt de la coupe de France, pour beaucoup
d'équipes de N1, est un peu tronqué, on peut passer quelques tours
mais on sait que l'on n'ira pas au bout. Cela donne des matchs comme
ce soir, où même si cela était un peu engagé, ce n'est pas comme
en championnat. Gagner contre Bergerac fait du bien quand même, mais
cela ne reste que la coupe. Ce sont des matchs pour travailler, mais
on aurait préféré gagner une semaine plus tôt ».
Laura Munos (n°7), capitaine du CAB © Myriam Gauffre. |
Laura
Munos : « Quand on est appliqué et sérieux, on voit que l'on est
capable de faire quelque chose de bien. On était déjà là la
semaine dernière, on a essayé de gommer nos erreurs, tout en
testant aussi de nouvelles choses. Après, cela reste un contexte
particulier, les matchs de coupe sont des matchs de travail. Mais on
sent que l'on se trouve de mieux en mieux ».
Bergerac – Bègles
Mi-temps : 14-15
Score final : 24-27
Exclusions temporaires : Varache (17e),
Seailles (33e) pour Bègles.
Expulsion : 0
Bergerac.
Gardiennes :
Hegesippe (8 arrêts)), Ialomiteanu (8 arrêts), Kangah (1 arrêt).
Joueuses
: Boudjellal (1), Chbira (cap.), De Lafuente, Deschildre (3), Dupont
(2), Fayemendy (3), Handy, Hodosi (7), Saraïva (1), Titou (5),
Zanelli (2).
Entraîneur
: Pascal Carfantan.
Bègles.
Gardiennes
: Deschamps-Frilley (18 arrêts). Joueuses : Divic (2), Gaschet (2),
Gravier (1), Hosteing (5), Joly (4), Lacuey (6), Munos (cap.) (2),
Riffaud, Seailles (3), Sow-Hourcade (2), Tuter, Varache. Entraîneur
: Lucile Bruxelles.
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