La défaite de trop

Battu à Châteaubriant, équipe à la lutte pour le maintien, Bergerac voit Cholet s'envoler en haut de la poule, avec huit points d'avance à quatre journées de la fin.

Depuis quelques semaines, les bergeracois du capitaine
Mamadou Kamissoko sont en plein doute...
© Sylvain Desgroppes.

Tout est possible dans le football. Oui, mais en s'inclinant 2-0 à Châteaubriant, avant-dernier de la poule avant cette vingt-sixième journée, Bergerac semble avoir définitivement dit au revoir à la montée. Pour sa neuvième défaite de la saison, le BPFC a fait face aux mêmes maux : un manque d'idées dans les trente derniers mètres, un manque de réalisme aussi.

Après le match perdu à domicile contre le voisin trélissacois, le staff technique du BPFC attendait des réponses. « Après ce non-match, on voulait voir une réaction collective, un contenu, et une réponse sur ce que l'on pouvait faire offensivement contre la plus mauvaise défense de la poule », rappelle Fabien Pujo.

Les réponses sont là après ce déplacement en Loire-Atlantique. Mais elles ne sont pas toutes positives. Pourtant, dans les premières minutes, Bergerac impose son jeu de possession. Mais paie cher son manque d'attention en encaissant un but consécutif à une touche, pour se compliquer largement la tâche dans cette rencontre.

Un bon contenu

« On ne respecte pas les consignes sur une touche et un marquage, le décalage se fait, et Binet est un joueur qui sait faire la passe qui fait mal », analyse Fabien Pujo. Le Gall trompe Loustallot et ouvre le score (5e). Ce but ne change cependant rien ou presque pour les bergeracois. Seule donnée nouvelle : les locaux, qui jouent le maintien, ont encore moins de raison de prendre des risques en menant au score.

Bergerac tient le ballon, fait courir son adversaire, avec une construction de jeu retrouvée en même temps que le 4-3-3 de Fabien Pujo faisait son retour. Mais dans les trente derniers mètres, l'équipe bloque, le collectif s'enraye, hésite. Même lorsque les solutions sont trouvées, le réalisme n'est pas au rendez-vous.

Le premier à se mettre en évidence est Gérard (19e). Suivent Bangré, qui frappe au-dessus, ou encore Chevalier, dont la frappe oblige Douard à une belle parade. Châteaubriant défend, beaucoup, et commet aussi des fautes. Alors que deux joueurs ont déjà été avertis, le défenseur central Gaudiche voit rouge (40e).

Dès la pause, il est temps pour les deux équipes de faire les changements en conséquence. A Châteaubriant, c'est Vespuce, défenseur, qui entre à la place de Dafniet, milieu de couloir. Quant à Fabien Pujo, avec un but à remonter face à un adversaire réduit à dix, il prend la décision de faire entrer Dia, attaquant de pointe, à la place du latéral droit Gérard.

« On s'était déjà créé de bonnes occasions, on poussait depuis l'ouverture du score, et il se passait beaucoup de choses autour de leur surface de réparation. L'objectif était donc de faire entrer quelqu'un de plus dans cette zone, pour peser sur la défense et apporter du nombre », détaille le technicien.

Un problème offensif

Paradoxalement, ce sont pourtant les hommes de Stéphane Mottin qui démarrent le mieux le second acte. Hamon touche la barre transversale (56e), puis le capitaine Binet est à son tour dangereux (57e). Le coup de chaud passé, Bergerac reprend sa domination. La possession est là, les réflexions et l'application dans la construction aussi, tout comme la progression vers l'avant.

Il ne manque que ce brin de folie et de réussite dans la finition, face à une équipe castelbriantaise appliquée dans le repli défensif, elle qui possède la plus mauvaise attaque de la poule, mais qui est bien décidée à prendre des points très importants dans sa lutte pour le maintien. Un des nombreux centres proposés par Bergerac trouve bien preneur, mais la reprise de Dia se heurte à la barre transversale (61e).

Les corners se multiplient également, alors que Bergerac fait encore sortir deux défenseurs (Bertho après l'heure de jeu puis Lacrampe dans le dernier quart d'heure), pour finir avec le seul Kamissoko en défense, entouré de Fuchs et Chevalier, deux milieux créateurs, et juste devant eux seulement Jamaï.

« Ils restaient dans un bloc bas, l'objectif était de les inciter à sortir. En sachant qu'ils ne sortiraient qu'à quatre au maximum, car s'ils sortaient à cinq par exemple, ils restaient à quatre derrière, en un contre un, un risque qu'ils ne prendraient pas avec un but d'avance pour eux qui jouent le maintien. Donc on pouvait attaquer à six », calcule Fabien Pujo.

Repositionné en 3-3-4, Bergerac continue de jouer, les corners se multiplient, les centres tombent sur la défense centrale locale qui tient bon. Et quand elle a un oubli, Douard réalise de petits exploits (76e, 84e). Entre-temps, son équipe a pris le temps de tuer le match. Sur un corner pour Bergerac, Châteaubriant part en contre. Au bout, Bommé crucifie Loustallot de près (2-0, 78e).

Bergerac s'incline pour la sixième fois lors des dix derniers matchs de championnat (en comptant la défaite sur tapis vert à Cholet). Surtout, le BPFC, qui avait commencé sa saison par cinq victoires en autant de match hors de ses bases, et sans aucun but encaissé, est depuis sur une série de deux nuls et six défaites. Cholet s'imposant face à Mantes, l'écart de huit points apparaît comme définitif pour la montée en National.

Fabien Pujo : « Sur notre faculté collective à construire pour amener le ballon chez l'adversaire, j'ai eu une réponse positive. Sur le reste... C'est peut-être le match où l'on a le plus de constance dans le contenu, dans ce que l'on a fait avec le ballon pour mettre l'adversaire en difficulté, de l'avis même du coach adverse. Mais on ne marque pas. On travaille dur depuis juillet, donc il y a forcément de la déception aujourd'hui devant ce constat. Sur la série de trois matchs contre Plabennec, Trélissac, et Châteaubriant, on prend un point alors que l'on se devait de faire un sans faute. Aujourd'hui, on serait à égalité avec Cholet. Mais il faut redresser la tête. Il n'y a plus cet enjeu, cette pression, on va voir comment le groupe répond et s'il peut se libérer sur la fin. On ne sait pas ce qu'il peut se passer dans le football. De toute façon, quoi qu'il arrive, il faut au moins faire mieux, notamment chez nous, pour finir la saison avec les honneurs ».

Châteaubriant – Bergerac

Mi-temps : 1-0

Score final : 2-0

Buteurs : Le Gall (5e), Bommé (78e) pour Châteaubriant.

Avertissements : Hamon (16e), Dafniet (37e), Bioret (45e) pour Châteaubriant. Dufeal (86e) pour Bergerac.

Expulsion : Gaudiche (40e) pour Châteaubriant.

Châteaubriant : Douard – Bommé, Faucheux, Gaudiche, Bioret – Dafniet (Vespuce, 46e), Vernet, Hamon, Le Gall (Doguie, 79e) – Binet (cap.) – Maïga (Boukabous, 75e). Entraîneur : Stéphane Mottin. Remplaçants : Juge, Prévost.

Bergerac : Loustallot – Gérard (Dia, 46e), Kamissoko (cap.), Lacrampe (Fofana, 75e), Bertho (Dufeal, 65e) – Fuchs, Jamaï, Bangré – Delclos, Bouscarrat, Chevalier. Entraîneurs : Fabien Pujo, assisté de Christophe Hugot. Remplaçants : Dolivet, Ducros.

Le classement après vingt-six journées

		Equipes	Pts	Joués	V	N	P	BP	BC	Diff
	1	Cholet	48	26	14	7	5	43	27	16
	2	Rennes B	48	26	14	6	6	35	29	6
	3	Granville	43	26	12	7	7	33	30	3
	4	Romorantin	41	26	12	5	9	31	25	6
	5	Bergerac	40	26	12	5	9	26	27	-1
	6	Fontenay	39	26	11	6	9	42	38	4
	7	PSG B	39	26	11	6	9	40	27	13
	8	Vitré	37	26	10	7	9	29	30	-1
	9	Trélissac	36	26	10	6	10	36	29	7
	10	Lorient B	35	26	9	8	9	35	31	4
	11	Saint Malo	34	26	9	7	10	27	29	-2
	12	Chartres	31	26	7	10	9	28	34	-6
	13	Châteaubriant	25	26	6	7	13	22	40	-18
	14	Mantes	24	26	6	6	14	19	37	-18
	15	Nantes B	24	26	4	12	10	32	35	-3
	16	Plabennec	21	26	4	9	13	24	34	-10

Les meilleurs buteurs et passeurs bergeracois

	Buteurs	Buts	Matchs	Buts/matchs		Passeurs	Passes	Matchs	Passes/matchs
	Pinto	7	20	0,35		Fuchs	3	18	0,17
	Covin	4	21	0,19		Mayenga	3	23	0,13
	Mayenga	4	23	0,17		Jamin	2	5	0,40
	Dia	3	18	0,17		Pinto	2	20	0,10
	Bouscarrat	3	23	0,13		Covin	2	21	0,10
	Chevalier	2	23	0,09		Chevalier	2	23	0,09
	Zidane	1	11	0,09		Gérard	1	17	0,06
	Dufeal	1	18	0,06		Bangré	1	23	0,04
						Bouscarrat	1	23	0,04