vendredi 13 janvier 2017

Le portrait de la semaine

C'est l'une des figures de proue de la réserve trélissacoise. Cédric Agrain, capitaine, est la caution expérience de cette jeune équipe. Un rôle à assumer au quotidien.

Cédric Agrain.
© D.R.
Le football a bien évolué. Dans toutes ses strates. C'est le cas en ce qui concerne le haut niveau amateur (CFA/CFA2), plus proche aujourd'hui du monde professionnel qu'il ne l'a jamais été, au moins dans son fonctionnement et son approche de la compétition. C'est le cas aussi du football régional, dont le niveau global s'est homogénéisé.
Dans tous les clubs ou presque, on trouvera un ou deux joueurs ayant connu le haut niveau, apportant une réelle expérience aux jeunes joueurs, et une caution stabilité à l'effectif. Entre autres exemples, l'ex-trélissacois Julien Raynaud, revenu dans le club de son enfance Boulazac en R4 (aujourd'hui en R2), ou encore Karim Azizou, formé aux girondins, passé par la D2 et la D3 italienne, et aujourd'hui à Thenon (R3).
A Trélissac aussi, l'équipe réserve, qui se situe au plus haut niveau régional, s'appuie sur ses « anciens », joueurs cadres du groupe qui apportent toute leur expérience et tout leur vécu aux jeunes arrivant en senior. Parmi ceux-ci, Cédric Agrain, qui dispute sa sixième saison sous les couleurs du club.

Des valeurs
Formé aux Girondins de Bordeaux de quinze à vingt ans, il quitte le club après une saison de CFA pour rejoindre Châteauroux (pendant trois ans). S'en suivent un an et demi à Clermont, puis deux ans à Carquefou (CFA). Avant l'arrivée à Trélissac en 2011. Un parcours plein, avec plus d'une dizaine de matchs de L2 à la clé.
De sa formation dans un club professionnel, Cédric Agrain garde de bons souvenirs. « On se retrouve avec uniquement des bons joueurs, et on nous fait travailler sur nos points faibles, pour moi les bases tactiques, et les répétitions des gestes techniques de base », se rappelle l'attaquant.
Preuve de l'état d'esprit qui l'anime aujourd'hui encore, très tôt, celui qui est un jeune joueur, logiquement plein d'espoirs, ne mise pas tout sur le football, et garde les pieds sur terre, autour de notions importantes : « J'y ai appris les bonnes valeurs, sur le terrain comme en-dehors, et le respect des anciens. Le club m'a aussi permis de continuer à avancer au niveau scolaire, j'y ai obtenu mon BTS », souligne-t-il.
S'en suit une carrière honorable, où avec beaucoup de recul et d'humilité, Cédric Agrain avoue « avoir eu la chance de pouvoir vivre de (s)a passion ». En 2011, il souhaite quitter le monde professionnel, et saisit l'opportunité qui se présente à Trélissac : « J'ai accepté de venir à Trélissac en CFA2 si je pouvais avoir du temps libre pour préparer mon après-football. Le président m'a donné son accord à condition que l'on monte en CFA, ce que l'on fait la première année », se rappelle le joueur.
Dès lors, s'il continue à jouer deux saisons pleines en CFA, Cédric Agrain évolue à côté. Il passe sa licence professionnelle en banque-finance-assurance, et obtient aussi son concours de pompier professionnel. En 2014-2015, il joue moins et demande à descendre en réserve. Le tournant de l'été 2015 se prépare.
Il s'agit de l'arrivée de Frédéric Venou, assisté de Mourad Bennis, à la tête de l'équipe B en Régional 1. « Les coachs voulaient me donner des responsabilités, c'était une approche nouvelle et qui me plaisait. De plus, le coach en équipe de France des sapeurs-pompiers m'a fait comprendre qu'il fallait que je reste à un bon niveau pour continuer à jouer avec eux », explique-t-il.
Sa décision est donc prise. A 30 ans, le trélissacois voit son « travail » de footballeur évoluer dans les grandes lignes. Il devient un cadre de l'équipe réserve, un joueur d'expérience auprès des jeunes, parfaitement dans le projet du club, justement à la recherche d'anciens pour entourer et conseiller les jeunes lorsqu'ils sortent de la formation.

Le capitaine
Capitaine, le nouveau rôle
de Cédric Agrain.
© D.R.
Cette saison, ce rôle est forcément d'actualité. Brassard autour du bras, Cédric Agrain est un élément essentiel de la réserve trélissacoise. Footballistiquement tout d'abord, avec des qualités de buteur toujours présentes. « Sa vitesse, sa technique, et son pied, voilà ses qualités. Cela lui permet de marquer dans des situations difficiles, et d'être décisif aussi sur coups de pied arrêtés », avance son coach Frédéric Venou.
Ce dernier est bien placé pour parler d'un joueur dont il a fait son capitaine. De quoi renforcer encore le rôle « d'ancien » et de cadre donné à son attaquant. « Le brassard est donné par le niveau de jeu et l'expérience. Le capitaine a un rôle d'exemple, il est un régulateur, il fait passer des messages », continue le coach.
« C'est une marque de confiance de la part des coachs, cela me donne un devoir d'exemplarité sur le terrain », admet Cédric Agrain. Les mots ne sont pas choisis au hasard. A 31 ans désormais, le joueur se connaît, a un vrai recul, et une capacité à analyser les situations. Son expérience de footballeur fait le reste.
Encore faut-il pouvoir la transmettre, être dans l'échange. C'est une quasi-obligation pour un capitaine que de partager, de communiquer avec le reste du groupe pour aider chacun à avancer. « Si ce que je peux apporter permet à un jeune de progresser pour continuer à avancer vers la CFA, c'est très bien », avoue le capitaine. Un rôle qui dépasse le simple esprit de compétition, parfois individualiste, pour se tourner vers le collectif.
Et surtout, un rôle de relais, à la fois avec ses entraîneurs, et avec ses partenaires. Avec les premiers, sa relation est simple : « Ce sont des amis. On peut se dire les choses facilement ». Avec ses partenaires, c'est un travail du quotidien qu'il faut effectuer : « Il s'agit de prendre la parole si je sens un doute ou un relâchement dans le groupe, de conseiller, d'expliquer, d'aider », détaille-t-il.
S'il aborde le football avec un œil nouveau, Cédric Agrain n'en reste pas moins un compétiteur au fond de lui. Avec des objectifs, collectifs évidemment avec le maintien à obtenir, mais aussi individuels. « J'ai marqué treize buts l'an dernier, je veux continuer à marquer plus cette année », affirme-t-il.
On ne peut pas changer du tout au tout quand on est un attaquant. Mais on évolue, on voit le football dans des perspectives nouvelles : « je travaille dans une agence bancaire de Bergerac, c'est un travail qui me plaît beaucoup. Etre pompier volontaire à Périgueux m'apporte un côté humain important. Et le football est un exutoire, un espace pour me défouler. C'est un planning un peu fou, mais j'ai la chance d'avoir une compagne compréhensive  », sourit-il.
Une vie bien occupée donc pour le trentenaire, qui continue de donner de son meilleur sur chaque terrain, en bon capitaine.

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