dimanche 29 janvier 2017

Bangré, le plein d'espoir

Arrivé il y a un an à peine, Cheikh Bangré est l'un des éléments incontournables du milieu de terrain bergeracois par son profil atypique.

Cheikh Bangré présente un profil atypique en milieu de terrain,
à la fois travailleur, joueur de duel, et présent en attaque.
© Philippe Greiller.
Il est arrivé à Bergerac l'hiver dernier, en toute discrétion. Puis s'est très vite imposé dans l'équipe dirigée par Fabien Pujo. Et en est aujourd'hui l'un des maillons essentiel. Toujours avec autant de discrétion. A 23 ans, Cheikh Bangré, toulousain d'origine, ne fait peut-être pas de bruit, mais garde espoir de voir ses ambitions enfin se concrétiser.
Né à Toulouse, sa ville de cœur, il est très vite repéré par le TFC, et se montre suffisamment convaincant pour intégrer le centre de formation à quinze ans. Une époque dont il garde forcément de bons souvenirs : « C'était simple, j'étais jeune, chez moi, dans ma ville, je jouais régulièrement, ce sont de bonnes années », se souvient-il.
A 17 ans vient le temps, déjà, des premiers entraînements avec le groupe senior professionnel, lors de la saison 2010-2011. Puis, le bac en poche, la progression continue. « J'ai fait ma première préparation estivale avec les pro (été 2011, NDLR), et je me suis entraîné de plus en plus », explique-t-il.

Un parcours au courage
Encore jeune, il peut nourrir de beaux espoirs. Surtout que cela se confirme lors des saisons 2011-2012 et surtout 2012-2013, où il reprend encore avec les pros, est présent lors des matchs amicaux, et s'installe dans une forme de régularité à l'entraînement. Plusieurs fois présents sur des feuilles de matchs de Ligue 1, il ne rentre pas en jeu.
Pourtant, sans signer professionnel, on lui propose un contrat amateur pour une année de plus. Sans faire l'affaire. Le coach alors en poste, emblématique au club, est Alain Casanova. « J'ai vraiment le regret de ne pas être entré en jeu au moins une fois en Ligue 1. Peut-être que je n'ai pas fait tout ce qu'il fallait pour jouer. Il y avait aussi du monde à ce moment-là en milieu, Capoue, Sissoko...», avoue Cheikh Bangré aujourd'hui.
Non-conservé, il pense alors trouver un joli challenge en Ligue 2, en étant recruté par le promu Luzenac à l'été 2014. Avant de vite déchanter... Le club voit son avenir s'effondrer dans l'été, et disparaît. Laissant de nombreux joueurs, comme Cheikh Bangré, au chômage. « Je sortais d'un centre de formation, j'avais beaucoup côtoyé le groupe professionnel. Il y avait des possibilités en professionnel ou à l'étranger, mais je choisis Luzenac pour le projet et parce que je restais à côté », se souvient-il.
S'en suivent six longs mois sans club, en attendant la trêve hivernale, et le départ pour Pau (CFA). Puis, gêné par les blessures, il doit se faire opérer. Pau ne le conserve pas, et il repasse par cinq mois de rééducation, sans club. Il reprend les entraînements dans l'automne 2015 à Bergerac, avant de signer à la trêve hivernale, encore. Un an et demi compliqué à traverser.
« C'était difficile, j'ai galéré. Même au début à Bergerac, ce n'était pas facile car je me retrouvais en CFA, je voulais vite remonter. Mais je me suis rendu compte que j'étais dans un bon projet, avec un club qui veut monter en National, un groupe et un staff de qualité qui travaille beaucoup », analyse-t-il avec recul et lucidité.

Box-to-box
Un parcours parfois en dents de scie, mais qui montre déjà les qualités de travail, de persévérance, d'abnégation de ce joueur encore jeune, lui qui a eu 23 ans en novembre 2016. Un parcours aussi qui l'emmène aujourd'hui à un 16e de finale de coupe de France face à Lens, club coaché par Alain Casanova.
« C'est symbolique, un rappel à ma formation. Je pense que s'il me prenait, c'est qu'il voulait que je réussisse, mais au final, c'est aussi lui qui m'a dit non face à mon rêve de jouer en professionnel dans le club de mon cœur », juge le milieu de terrain. Ce dernier n'en oublie pas cependant le principal : « Ce qui me transcende pour ce match, ce n'est pas qu'il y ait Alain Casanova en face, mais que l'on affronte un grand club comme l'est le RC Lens ».
Ce match, Cheikh Bangré a des grandes chances de le disputer en tant que titulaire. Depuis son arrivée, il a participé à 27 des 32 matchs de championnat de Bergerac, dont 25 en tant que titulaire, et 17 en disputant l'intégralité de la rencontre. Des chiffres forts, qui démontrent son importance dans le jeu bergeracois, notamment par son profil atypique, « à l'anglaise », box-to-box.
« C'est un travailleur à l'intérieur du jeu, qui a la capacité d'assurer un gros volume de jeu, et bon dans le jeu long depuis la base arrière notamment, et sent bien les coups pour se projeter aussi », dit de lui son coach Fabien Pujo. Le plus souvent utilisé dans un milieu à trois, Cheikh Bangré évolue en milieu relayeur, devant la sentinelle, assurant à la fois des tâches défensives, notamment par ses qualités dans le duel et l'impact, et des tâches plus offensives, par sa présence aux abords et dans la surface adverse.
Des fonctions qui collent parfaitement au joueur, mais qui ne sont pas celles dans lesquelles il a été formé. « A Toulouse, ma formation était celle d'un pur numéro 6 devant la défense, ou à deux numéro 6. Je ne me projetais pas autant vers l'avant. J'aime ce nouveau rôle à Bergerac, je travaille pour l'équipe mais je peux aussi plus toucher le ballon et être proche des attaquants », confie-t-il.
Des qualités qu'il aura à cœur de montrer à Alain Casanova pour cette affiche de la coupe de France. En espérant retrouver également son côté décisif qu'il avait en fin de saison dernière, lui qui avait marqué six buts et fait une passe lors des six derniers matchs de la saison.

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