Arrivé
il y a un an à peine, Cheikh Bangré est l'un des éléments
incontournables du milieu de terrain bergeracois par son profil
atypique.
Cheikh Bangré présente un profil atypique en milieu de terrain, à la fois travailleur, joueur de duel, et présent en attaque. © Philippe Greiller. |
Il
est arrivé à Bergerac l'hiver dernier, en toute discrétion. Puis
s'est très vite imposé dans l'équipe dirigée par Fabien Pujo. Et
en est aujourd'hui l'un des maillons essentiel. Toujours avec autant
de discrétion. A 23 ans, Cheikh Bangré, toulousain d'origine, ne
fait peut-être pas de bruit, mais garde espoir de voir ses ambitions
enfin se concrétiser.
A
17 ans vient le temps, déjà, des premiers entraînements avec le
groupe senior professionnel, lors de la saison 2010-2011. Puis, le
bac en poche, la progression continue. « J'ai fait ma première
préparation estivale avec les pro (été 2011, NDLR), et je me suis
entraîné de plus en plus », explique-t-il.
Un
parcours au courage
Encore
jeune, il peut nourrir de beaux espoirs. Surtout que cela se confirme
lors des saisons 2011-2012 et surtout 2012-2013, où il reprend
encore avec les pros, est présent lors des matchs amicaux, et
s'installe dans une forme de régularité à l'entraînement.
Plusieurs fois présents sur des feuilles de matchs de Ligue 1, il ne
rentre pas en jeu.
Pourtant,
sans signer professionnel, on lui propose un contrat amateur pour une
année de plus. Sans faire l'affaire. Le coach alors en poste,
emblématique au club, est Alain Casanova. « J'ai vraiment le regret
de ne pas être entré en jeu au moins une fois en Ligue 1. Peut-être
que je n'ai pas fait tout ce qu'il fallait pour jouer. Il y avait
aussi du monde à ce moment-là en milieu, Capoue, Sissoko...»,
avoue Cheikh Bangré aujourd'hui.
Non-conservé,
il pense alors trouver un joli challenge en Ligue 2, en étant
recruté par le promu Luzenac à l'été 2014. Avant de vite
déchanter... Le club voit son avenir s'effondrer dans l'été, et
disparaît. Laissant de nombreux joueurs, comme Cheikh Bangré, au
chômage. « Je sortais d'un centre de formation, j'avais beaucoup
côtoyé le groupe professionnel. Il y avait des possibilités en
professionnel ou à l'étranger, mais je choisis Luzenac pour le
projet et parce que je restais à côté », se souvient-il.
S'en
suivent six longs mois sans club, en attendant la trêve hivernale,
et le départ pour Pau (CFA). Puis, gêné par les blessures, il doit
se faire opérer. Pau ne le conserve pas, et il repasse par cinq mois
de rééducation, sans club. Il reprend les entraînements dans
l'automne 2015 à Bergerac, avant de signer à la trêve hivernale,
encore. Un an et demi compliqué à traverser.
«
C'était difficile, j'ai galéré. Même au début à Bergerac, ce
n'était pas facile car je me retrouvais en CFA, je voulais vite
remonter. Mais je me suis rendu compte que j'étais dans un bon
projet, avec un club qui veut monter en National, un groupe et un
staff de qualité qui travaille beaucoup », analyse-t-il avec recul
et lucidité.
Box-to-box
Un
parcours parfois en dents de scie, mais qui montre déjà les
qualités de travail, de persévérance, d'abnégation de ce joueur
encore jeune, lui qui a eu 23 ans en novembre 2016. Un parcours aussi
qui l'emmène aujourd'hui à un 16e de finale de coupe de France face
à Lens, club coaché par Alain Casanova.
«
C'est symbolique, un rappel à ma formation. Je pense que s'il me
prenait, c'est qu'il voulait que je réussisse, mais au final, c'est
aussi lui qui m'a dit non face à mon rêve de jouer en professionnel
dans le club de mon cœur », juge le milieu de terrain. Ce dernier
n'en oublie pas cependant le principal : « Ce qui me transcende pour
ce match, ce n'est pas qu'il y ait Alain Casanova en face, mais que
l'on affronte un grand club comme l'est le RC Lens ».
Ce
match, Cheikh Bangré a des grandes chances de le disputer en tant
que titulaire. Depuis son arrivée, il a participé à 27 des 32
matchs de championnat de Bergerac, dont 25 en tant que titulaire, et
17 en disputant l'intégralité de la rencontre. Des chiffres forts,
qui démontrent son importance dans le jeu bergeracois, notamment par
son profil atypique, « à l'anglaise », box-to-box.
«
C'est un travailleur à l'intérieur du jeu, qui a la capacité
d'assurer un gros volume de jeu, et bon dans le jeu long depuis la
base arrière notamment, et sent bien les coups pour se projeter
aussi », dit de lui son coach Fabien Pujo. Le plus souvent utilisé
dans un milieu à trois, Cheikh Bangré évolue en milieu relayeur,
devant la sentinelle, assurant à la fois des tâches défensives,
notamment par ses qualités dans le duel et l'impact, et des tâches
plus offensives, par sa présence aux abords et dans la surface
adverse.
Des
fonctions qui collent parfaitement au joueur, mais qui ne sont pas
celles dans lesquelles il a été formé. « A Toulouse, ma formation
était celle d'un pur numéro 6 devant la défense, ou à deux numéro
6. Je ne me projetais pas autant vers l'avant. J'aime ce nouveau rôle
à Bergerac, je travaille pour l'équipe mais je peux aussi plus
toucher le ballon et être proche des attaquants », confie-t-il.
Des
qualités qu'il aura à cœur de montrer à Alain Casanova pour cette
affiche de la coupe de France. En espérant retrouver également son
côté décisif qu'il avait en fin de saison dernière, lui qui avait
marqué six buts et fait une passe lors des six derniers matchs de la
saison.
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