lundi 5 décembre 2016

Ça se complique

Dans un match très disputé, les bergeracoises ont du s'incliner face au leader Octeville, et voient la possibilité de monter fortement se réduire...

Les bergeracoises auront manqué de solutions collectives
face à la solidité de l'équipe d'Octeville.
© Myriam Gauffre.
A Bergerac comme à Octeville, on avait probablement coché cette date du samedi 03 décembre depuis quelques semaines. Les deux équipes étant les seules à enchaîner quatre victoires en début de championnat, et faisant partie des favorites annoncées pour la montée, le match les opposant à Louis Aragon prenait des allures de finale, même si huit journées seulement ont été disputées.
Bergerac laissant en plus échapper des points bêtement contre Angoulême une semaine avant, déjà à domicile, il n'y avait plus trop le droit à l'erreur. Mais samedi soir, les bergeracoises ont eu beau s'accrocher, notamment grâce à leur talent individuel, il aura manqué un peu plus de collectif, un supplément d'âme pour aller chercher mieux dans les moments-clés de la rencontre...
Tout avait pourtant bien commencé. Après son match raté contre les angoumoisines, le BPPH attaque cette fois la rencontre dans le bon sens. Il n'y a pas de round d'observation entre les deux équipes, face à des visiteuses au jeu bien huilé, rapide, avec une équipe très athlétique et véloce. Dans les buts, Ialomiteanu réalise quelques petits miracles (cinq arrêts pour lancer son match) et Bergerac est en tête après sept minutes (4-2).
Mais Octeville ne s'en laisse pas compter et recolle très vite, notamment grâce à son ailière Delorme, meilleure buteuse de l'équipe, mais discrète samedi car très surveillée lors des replis défensifs (trois buts seulement, elle qui tournait à 7,3 buts de moyenne par match). A partir de là, les deux équipes ne se lâchent plus. A chaque but de Bergerac, Octeville répond (7-7, 12e).

Trop de manques
Les normandes continuent de jouer avec beaucoup d'intensité, une vraie force collective, un rythme constant et usant. Elles prennent deux buts d'avance, mais Bergerac s'accroche et revient, notamment grâce à Kangah qui pour son entrée sur le terrain arrête un penalty. Même en infériorité, le BPPH tient le coup (10-10, 23e), puis repasse devant après trois minutes sans but (11-10, 26e).
Le plus dur est fait ? Malheureusement non. C'est le contraire qui se produit. Dans les quatre dernières minutes, Bergerac encaisse quatre buts mais n'en marque qu'un seul, et rentre aux vestiaires avec deux buts de retard (12-14, 30e). Tout reste encore jouable, même si le collectif et la profondeur de banc d'Octeville impressionnent. Les quatorze buts ont été inscrits par neuf joueuses différentes, sur les dix joueuses de champ présentes.
La course-poursuite continue lors des premières minutes de la seconde période. Mais désormais, c'est Octeville qui est en tête et mène la danse. Dautant plus que la capitaine Abdelhak se met de plus en plus en évidence, en attaque avec trois buts marqués coup sur coup, comme en défense, où elle enchaîne les contres (17-19, 42e).
Deux buts consécutifs obligent alors Gaël Monthurel à prendre son premier temps-mort du match (17-21, 45e). Kangah multiplie les arrêts, dont un nouveau penalty, mais l'attaque est en panne, trop lisible, en manque de diversité, notamment sur les ailes. Une nouvelle infériorité numérique fait mal, et les normandes se détachent plus largement (19-25, 54e).
A quatre minutes du terme, le match paraît plié. C'est sans compter sur Titou, qui marque et entretient l'espoir. Le coach bergeracois pose un nouveau temps-mort. Il reste quatre minutes, et ce qui deviendrait un exploit, recoller au score, devient possible (20-25, 56e). Surtout que Titou marque encore, que Kangah réalise un nouvel arrêt, et que Fayemendy use de sa malice en pivot pour marquer tout en provoquant une exclusion temporaire pour Gerbron.
La capitaine du soir marque encore à une minute et demi de la fin (23-25). Mais Jean-Baptiste, très précieuse sur la fin de match pour son équipe, marque le but de la victoire. Bergerac s'incline au finish (24-26). Octeville, qui signe sa huitième victoire en autant de journées, est maintenant un réel favori pour l'accession en D2.
A Bergerac, les qualités sont là, évidemment. Mais l'absence de Madina Toualy, partie à la CAN avec sa sélection de la Côte d'Ivoire et qui a manqué deux matchs du BPPH, se ressent. Dans le jeu tout d'abord, car elle donne plus de solutions sur les ailes, et offre des buts plus « faciles » en contre par sa vitesse, sur des récupérations de balle ou des arrêts des gardiennes. Dans le groupe aussi, car la capitaine a un rôle prépondérant dans l'équilibre du collectif, parfois vacillant samedi soir...
Gaël Monthurel : « Je suis très en colère ce soir, j'attendais mieux des filles. Certaines choses m'ont fortement déplu, on n'a pas fait preuve de solidarité. Il y a eu du mieux par rapport à Angoulême, mais ce n'est pas suffisant. Notre adversaire a été meilleur, tout simplement. On a fait illusion quelques temps, mais on a fait trop d'erreurs, et on a manqué d'abnégation, de volonté. Il y a des consignes à respecter, des conditions auxquelles il faut se plier, et que les joueuses n'acceptent pas. J'attends un mea culpa, comme j'ai su le faire à certains moments ».
Marion Fayemendy : « Il manque une petite étincelle. On n'a que des bonnes individualités à Bergerac, mais il manque ce petit truc en plus collectivement. Le problème ne vient pas du point de vue du handball. Ce qu'il faut, c'est être soudé, travailler ensemble. Quand on a des moments un peu tendus, où l'on est un peu dans le dur dans un match, on ne sait pas trop comment réagir. C'est dommage que cela ne vienne pas, depuis le début de saison c'est comme ça... Il est plus difficile de travailler le psychologique que le handball. Il faut bosser encore, rien n'est fini, cela reste faisable ».

Bergerac – Octeville

Mi-temps : 12-14
Score final : 24-26

Exclusions temporaires : Hodosi (20e, 39e, 53e), De Lafuente (47e) pour Bergerac. Abdelhak (48e), Gerbron (58e) pour Octeville.
Expulsion : Hososi (53e) pour Bergerac.

Bergerac. Gardiennes : Ialomiteanu (7 arrêts), Kangah (11 arrêts). Joueuses : De Lafuente, Fayemendy (cap.) (4), Handy, Hodosi (2), Michel (2), Saraïva (1), Svetlova (6), Titou (9). Entraîneur : Gaël Monthurel.

Octeville. Gardiennes : Harel (4 arrêts), Leblond (4 arrêts). Joueuses : Abdelhak (cap.) (7), Alvarez Rancano (1), Bassarila (1), Colombier-Antz (1), Da Silva (1), Delorme (3), Gerbron (5), Jean-Baptiste (4), Mulot, Piquet (3). Entraîneur : Mickaël Moreno.

Le classement après huit journées














Equipes Pts Joués V N P BP BC Diff

1 Octeville 24 8 8 0 0 249 196 53

2 Rochechouart 19 8 5 1 2 214 203 11

3 Bergerac 19 8 5 1 2 219 203 16

4 Nantes B 18 8 4 2 2 223 230 -7

5 Pessac 18 8 5 0 3 213 196 17

6 Montargis 17 8 4 1 3 238 222 16

7 Angoulême 17 8 4 1 3 205 197 8

8 Landi/Lampaul 13 8 2 1 5 191 218 -27

9 Fleury B 12 8 2 0 6 182 193 -11

10 Colombelles 12 8 3 0 5 221 226 -5

11 Bègles 12 8 1 2 5 197 223 -26

12 Conflans 9 8 0 1 7 191 236 -45












Les meilleures buteuses bergeracoises







Buteuses Buts Matchs Buts/matchs

Titou 65 8 8,13

Svetlova 41 8 5,13

Toualy 32 6 5,33

Fayemendy 23 7 3,29

Michel 17 8 2,13

Hodosi 16 6 2,67

Boudjellal 9 7 1,29

Handy 4 5 0,80

Saraïva 5 8 0,63

De Lafuente 2 5 0,40

Dumas 2 4 0,50

Ialomiteanu 1 8 0,13

Castagna 0 1 0,00

Ouhdif 0 2 0,00

Kangah 0 8 0,00






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