vendredi 28 octobre 2016

Le portrait de la semaine

Le club de Rouffignac/Plazac, qui vit sa deuxième saison en ligue, a changé d'entraîneur cet été avec l'arrivée d'un jeune coach, Alexandre Da Costa Lacerda.

Alexandre Da Costa Lacerda, coach de Rouffignac/Plazac.
© D.R.
« J'ai toujours aimé ce travail d'entraîneur, j'ai été très vite attentif à ce qui se faisait. Je me suis plu à m'informer, à analyser, à échanger avec d'autres entraîneurs », annonce Alexandre Da Costa Lacerda. A vingt-neuf ans seulement, son intronisation cet été comme entraîneur de l'équipe régionale senior de Rouffignac/Plazac n'est donc pas un hasard.
Pur sarladais, c'est dans le club phare de sa ville qu'il fait toutes ses classes, des premiers pas à l'école de footbal jusqu'à la DH en senior, dès seize ans. Un parcours de joueur qui prend un premier tournant lors de l'été 2014, lorsqu'il rejoint Rouffignac. « J'avais des amis, et notamment plusieurs autres anciens sarladais, qui étaient dans ce club, et il y avait un projet ambitieux de monter en ligue qui me plaisait », explique-t-il aujourd'hui.

Les premiers pas
Le succès est vite au rendez-vous, avec une montée dès l'été 2015 pour remplir l'objectif du club, et un maintien en PL l'an dernier. En parallèle, le joueur qu'il est se forge déjà quelques expériences sur les bancs de touches.
A partir de 2010-2011, à 23 ans seulement, il prend en main l'équipe PH des U17 de Sarlat. Lors de sa dernière saison au FCSM, en 2013-2014, il épaule aussi Bachir Koucha sur l'école de football. « J'ai aussi passé tous mes diplômes. J'ai actuellement le brevet de moniteur fédéral », continue Alexandre Da Costa Lacerda.
Un parcours qui montre clairement la volonté qu'il a eu, très jeune, de se tourner vers le monde du coaching. Mais pour autant, devenir entraîneur de Rouffignac/Plazac pour cette saison 2016-2017 était encore loin de son idée en juin dernier. Tout s'est finalement précipité lorsque les deux pistes qu'avait le club pour remplacer Pierre Marty, l'entraîneur sortant, ne se concrétisent pas.
« On était déjà à la fin du mois de juin, et les présidents ont fait le choix de chercher une solution en interne. Au début ils ont pensé à certains anciens, mais ils n'étaient pas partants et ce sont eux qui ont pensé à moi », se rappelle le sarladais. Même si tout va très vite, ce dernier prend le temps de la réflexion et fait les choses dans l'ordre : « J'ai eu une discussion avec les cadres de l'équipe pour prendre la température, avoir leur avis, avant d'aller voir le président pour lui donner mon accord ».
A vingt-neuf ans, pour sa première expérience en tant qu'entraîneur senior, et en prenant la tête d'une équipe dont il était encore joueur quelques semaines plus tôt, le pari d'Alexandre Da Costa Lacerda n'est pas simple à prendre. S'il l'a fait, c'est parce qu'il s'est senti soutenu : « J'avais l'aval de tous les joueurs. Il est important de savoir que le groupe pousse dans le même sens, c'est plus facile ensuite ».
Très vite, il aura fallu pour le jeune coach fixer les bases de son travail, notamment dans le relationnel avec ses joueurs, qui a forcément évolué avec son propre changement de statut. « Dès la première réunion, j'ai tenu à clarifier ma ligne de conduite par rapport au groupe. J'ai pris plus de recul cette saison, je suis un peu moins présent dans le vestiaire. C'est un autre rôle, il faut bien faire la part des choses pour que l'on me considère comme un entraîneur », détaille-t-il.

Quelle fonction ?
Redéfinir sa position par rapport au groupe, prendre possession de sa nouvelle fonction, fixer des barrières nouvelles et les faire accepter à des joueurs avec qui il partageait le vestiaire, avoir une légitimité et une autorité sur un groupe dont il faisait partie trois mois plus tôt, autant de défis à relever très vite pour se lancer dans sa saison.
Pas facile à seulement vingt-neuf ans, mais Alexandre Da Costa Lacerda est bien décidé à profiter de son expérience actuelle pour apprendre encore plus vite de sa nouvelle fonction. « Ce métier est très excitant. On est le premier fusible en cas de problèmes ou de mauvais résultats, donc c'est parfois compliqué, mais c'est aussi passionnant. Il ne me tardait qu'une chose cet été, que les entraînements reprennent », avoue-il sans détours.
Avec une seule envie, se tester très vite grandeur nature. Le coach a une idée claire de sa fonction. Celui qui explique ne pas vouloir tout révolutionner après le travail de Pierre Marty s'est tout d'abord concentré sur une dimension bien spécifique de son rôle : le relationnel.
« Le rapport qu'entretient un entraîneur avec son joueur, c'est la base. La première chose qu'il faut arriver à faire, c'est de faire venir le joueur à l'entraînement, cela veut dire qu'il y trouve un intérêt, du plaisir. Ensuite, ce que j'aime, c'est échanger, discuter avec les autres entraîneurs comme avec les joueurs, sur ce qui plaît ou non », précise Alexandre Da Costa Lacerda. Une ambiance de travail qu'il aura réussi à vite instaurer au sein de son groupe, et qui lui permet d'évoluer plus sereinement.
En très peu de temps, il a aussi su dégager les principales différences entre sa fonction occupée chez les jeunes et les impératifs du monde senior. « En jeunes, on est dans la formation. Mais en senior, le résultat compte beaucoup plus, cela rentre en ligne de compte dans le travail », explique-t-il, justifiant ainsi sa philosophie de jeu.
« On ne va pas parler de possession, mais je veux quand même essayer de construire nos attaques, avec une prise de risque dans le jeu. Mais parfois, sur un temps faible, il faut accepter de jouer plus long et cravacher en défense », met-il en avant. Un discours simple mais efficace, dans un début de saison aux résultats corrects.
Rouffignac a gagné un match, pour deux défaites en championnat de Régional 4, mais à l'extérieur et chez les deux premiers du classement, invaincus. Éliminé de la coupe d'Aquitaine à Bruges (R3), Rouffignac a réussi son entrée en coupe de Dordogne en s'imposant à Nontron, équipe de sa poule.
Quant à Alexandre Da Costa Lacerda, c'est avec beaucoup de lucidité et de recul qu'il regarde l'avenir. « Ce travail est prenant, mais tant que je le ferais avec le sourire et le plaisir, je ne verrais pas de raison d'arrêter. Je ne me donne pas de limite dans le temps ni dans les niveaux où exercer, je veux continuer à apprendre et à me former, on verra où cela me mènera ».

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