Pour
sa première saison comme entraîneur en senior, Mickaël Tronche
découvre un monde dont il ne maîtrise pas encore tous les
paramètres.
Mickaël
Tronche, c'est tout d'abord un long passé de joueur. Une belle
carrière, de sa formation à Nantes, en passant par six ans en
National et en Ligue 2 (Niort, Angoulême, Brest, Tours), puis sur la
fin de sa carrière dans des clubs de CFA (Moulins, Chatellerault).
«
J'ai voulu bouger, découvrir plein de choses, plein d'entraîneurs
différents sur le début de carrière, en ayant le bonheur de vivre
de ma passion », explique-t-il. Lorsqu'il arrive à Trélissac en
2009, c'est pour passer à une deuxième étape de son parcours. Le
joueur se stabilise.
Il
passe cinq ans au club, mais connaît une blessure au genou (rupture
du ligament latéral interne) qui le fait encore évoluer. « J'ai
pris le temps de reprendre, j'ai supervisé des matchs, puis des
joueurs, j'ai commencé à travailler avec les coachs, à transmettre
», se remémore-t-il.
A
l'été 2014, nouvelle évolution, avec son arrivée à Thenon, en
PH, comme simple joueur à l'époque, après des discussions avec le
club et le coach alors en place depuis dix ans Frédéric Muller.
Lorsque ce dernier part pour Boulazac un an plus tard, à l'été
2015, l'ex-trélissacois est son successeur désigné.
«
Avec lui, le projet de départ était qu'il m'aide, pour ensuite lui
passer le relais. Ce qui se passe aujourd'hui était donc prévu,
même si cela devait peut-être arriver plus tard », confie Frédéric
Muller. Mickaël Tronche arrête de jouer et devient pour la première
fois coach en senior, lui qui dirigeait les U18 du club la saison
précédente.
Plus
de souplesse
Mais
la transition n'est finalement pas si simple que cela. Le coach a du
mal à prendre le rythme et à se situer dans un monde senior dont il
découvre de nouvelles facettes, lui l'ancien professionnel, pour qui
entraîner est tout nouveau, encore plus à ce niveau. « C'est un
garçon très intéressant, très attachant, qui a des qualités avec
les jeunes, mais pour qui les choses sont peut-être plus compliquées
en senior dans le relationnel », juge Frédéric Muller.
Une
analyse totalement partagée par Mickaël Tronche lui-même, avec sa
franchise habituelle : « Après un an, j'ai plus de recul, et il y a
des choses que je ferais différemment. Il faut de la souplesse. On
gère des hommes, mais bien plus encore. Il faut être psychologue
autant que coach ».
Entre
ce qu'il a pu connaître dans sa carrière personnelle et ce qu'il
voit aujourd'hui chez ses joueurs, la vision du football et de sa
pratique est bien différente. Un concept difficile à appréhender
pour Mickaël Tronche, surtout en début de saison. « On a la chance
d'avoir la mairie avec nous, des outils à disposition pour
travailler, mais les joueurs n'en profitent pas », explique-t-il, en
rajoutant qu'à ce niveau et avec ces nouvelles générations, « la
notion de plaisir est bien plus importante que celle de rigueur ».
Mais
hors de question de se relâcher pour autant ou d'abandonner. Sa
formation, son parcours en club ont donné à Mickaël Tronche l'âme
d'un compétiteur qu'il est toujours aujourd'hui sur un banc de
touche. « Je dois m'adapter, progresser dans la gestion des
individus. Je suis un caractériel, mais je dois ronger mon frein,
être plus souple sur la discipline du groupe », admet-il encore.
L'âme
du joueur, du compétiteur, n'est jamais loin non plus. Lui qui s'est
battu longtemps pour mettre les barrières nécessaires entre ce
qu'il était en tant que joueur l'an passé et ce qu'il est comme
coach cette saison a pourtant rechaussé les crampons depuis deux
journées. « Il y a eu des soucis d'effectifs, combinés aux
demandes des joueurs et du club pour que je rejoue, avec maintenant
l'objectif du maintien à aller chercher », explique ce dernier.
Quand
à l'avenir, il le construit doucement, avec beaucoup
d'auto-critique, pour trouver son équilibre, son style, et s'adapter
définitivement au niveau et à la vision du football actuel. Et pour
l'instant, en pensant à Thenon. « Je suis à Thenon, avec un
maintien à obtenir. Il faut faire le boulot jusqu'au bout. Pour le
reste, il n'y a pas de raison pour que je parte ailleurs l'an
prochain ».
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire