vendredi 1 avril 2016

« Je sais où je dois progresser »

Pour sa première saison comme entraîneur en senior, Mickaël Tronche découvre un monde dont il ne maîtrise pas encore tous les paramètres.

Mickaël Tronche, c'est tout d'abord un long passé de joueur. Une belle carrière, de sa formation à Nantes, en passant par six ans en National et en Ligue 2 (Niort, Angoulême, Brest, Tours), puis sur la fin de sa carrière dans des clubs de CFA (Moulins, Chatellerault).
« J'ai voulu bouger, découvrir plein de choses, plein d'entraîneurs différents sur le début de carrière, en ayant le bonheur de vivre de ma passion », explique-t-il. Lorsqu'il arrive à Trélissac en 2009, c'est pour passer à une deuxième étape de son parcours. Le joueur se stabilise.
Il passe cinq ans au club, mais connaît une blessure au genou (rupture du ligament latéral interne) qui le fait encore évoluer. « J'ai pris le temps de reprendre, j'ai supervisé des matchs, puis des joueurs, j'ai commencé à travailler avec les coachs, à transmettre », se remémore-t-il.
A l'été 2014, nouvelle évolution, avec son arrivée à Thenon, en PH, comme simple joueur à l'époque, après des discussions avec le club et le coach alors en place depuis dix ans Frédéric Muller. Lorsque ce dernier part pour Boulazac un an plus tard, à l'été 2015, l'ex-trélissacois est son successeur désigné.
« Avec lui, le projet de départ était qu'il m'aide, pour ensuite lui passer le relais. Ce qui se passe aujourd'hui était donc prévu, même si cela devait peut-être arriver plus tard », confie Frédéric Muller. Mickaël Tronche arrête de jouer et devient pour la première fois coach en senior, lui qui dirigeait les U18 du club la saison précédente.

Plus de souplesse
Mais la transition n'est finalement pas si simple que cela. Le coach a du mal à prendre le rythme et à se situer dans un monde senior dont il découvre de nouvelles facettes, lui l'ancien professionnel, pour qui entraîner est tout nouveau, encore plus à ce niveau. « C'est un garçon très intéressant, très attachant, qui a des qualités avec les jeunes, mais pour qui les choses sont peut-être plus compliquées en senior dans le relationnel », juge Frédéric Muller.
Une analyse totalement partagée par Mickaël Tronche lui-même, avec sa franchise habituelle : « Après un an, j'ai plus de recul, et il y a des choses que je ferais différemment. Il faut de la souplesse. On gère des hommes, mais bien plus encore. Il faut être psychologue autant que coach ».
Entre ce qu'il a pu connaître dans sa carrière personnelle et ce qu'il voit aujourd'hui chez ses joueurs, la vision du football et de sa pratique est bien différente. Un concept difficile à appréhender pour Mickaël Tronche, surtout en début de saison. « On a la chance d'avoir la mairie avec nous, des outils à disposition pour travailler, mais les joueurs n'en profitent pas », explique-t-il, en rajoutant qu'à ce niveau et avec ces nouvelles générations, « la notion de plaisir est bien plus importante que celle de rigueur ».
Mais hors de question de se relâcher pour autant ou d'abandonner. Sa formation, son parcours en club ont donné à Mickaël Tronche l'âme d'un compétiteur qu'il est toujours aujourd'hui sur un banc de touche. « Je dois m'adapter, progresser dans la gestion des individus. Je suis un caractériel, mais je dois ronger mon frein, être plus souple sur la discipline du groupe », admet-il encore.
L'âme du joueur, du compétiteur, n'est jamais loin non plus. Lui qui s'est battu longtemps pour mettre les barrières nécessaires entre ce qu'il était en tant que joueur l'an passé et ce qu'il est comme coach cette saison a pourtant rechaussé les crampons depuis deux journées. « Il y a eu des soucis d'effectifs, combinés aux demandes des joueurs et du club pour que je rejoue, avec maintenant l'objectif du maintien à aller chercher », explique ce dernier.
Quand à l'avenir, il le construit doucement, avec beaucoup d'auto-critique, pour trouver son équilibre, son style, et s'adapter définitivement au niveau et à la vision du football actuel. Et pour l'instant, en pensant à Thenon. « Je suis à Thenon, avec un maintien à obtenir. Il faut faire le boulot jusqu'au bout. Pour le reste, il n'y a pas de raison pour que je parte ailleurs l'an prochain ».

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